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Chahed : «Nous allons nous atteler au règlement de l’affaire de la BFT»

Youssef Chahed garde le cap et… son équipe : aucun remaniement ministériel n’est prévu prochainement. Les ambitieux n’ont qu’à se recoucher… 

Dans un entretien à l’émission « 75 minutes » diffusée par la chaîne Al-Watania 1, dimanche 25 février 2018, le chef du gouvernement est revenu sur l’appel du secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, lancé la semaine dernière, pour un remaniement ministériel.

«C’est devenu une habitude, après la révolution, de procéder à un changement de gouvernement tout les 18 mois. Or, ceci n’est pas dans l’intérêt de la Tunisie. Le principe d’union nationale, établi par le président de la république, Béji Caid Essebsi, est toujours en vigueur. Seul le chef du gouvernement peut décider d’un remaniement ministériel et il n’y en aura pas dans le futur», a indiqué M. Chahed, assurant que l’instabilité politique que vit actuellement le pays est principalement dû à l’instabilité gouvernementale.

Interrogé sur la guerre contre la corruption déclenchée en mai 2017, Youssef Chahed a indiqué que le gouvernement d’union nationale subit actuellement plusieurs pressions depuis l’arrestation de plusieurs barons de la corruption et de la contrebande. «Nous avons commencé cette guerre et nous ne reculerons pas. Le gouvernement a ciblé d’abord la grande corruption. Maintenant, nous allons nous intéresser à la petite corruption qui touchent la vie quotidienne du citoyen. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de digitaliser l’administration tunisienne et de réduire au maximum le contact direct entre les citoyens et les fonctionnaires», a expliqué le chef du gouvernement.

En ce qui concerne des municipales du 6 mai prochain, Youssef Chahed a indiqué qu’il a autorisé ses ministres issus de différents partis à participer à la préparation de ces élections, assurant qu’il leur avait posé la condition de ne pas exploiter les ressources de l’Etat à des fins partisanes.

«Je n’ai jamais quitté Nidaa Tounes et j’ai fait mes preuves avec ce parti. On porte beaucoup d’attention à Nidaa. Malgré toutes les critiques qu’on lui adresse, Nidaa Tounes a prouvé, à l’occasion de de la préparation des municipales, qu’il était capable de mobiliser 7.000 personnes pour cette échéance», a assuré le chef du gouvernement, en soulignant que «Nidaa a réussi à établir un équilibre dans le paysage politique».

Interrogé sur la décision de l’Union européenne (UE) de placer la Tunisie sur la liste noire noire des pays exposés au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme, M. Chahed a indiqué  que le rapport du Groupe d’action financière (Gafi) a seulement précisé que la Tunisie cours un risque sur ces volets et qu’elle manque de mécanismes de contrôle.

«Les experts du Gafi sont venus en Tunisie le 20 février 2015 et ils ont établi leur rapport sur la base des données constatées cette année là. Je vous dis cela parce que l’adoption de la loi antiterroriste n’a pas été prise en compte dans ce rapport. Les experts reviendront en août prochain et j’espère que la Tunisie sera enlevée de cette liste», a précisé le chef du gouvernement.

Revenant, à plusieurs reprises, sur l’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT), M. Chahed a indiqué que le gouvernement est actuellement confronté à cette grande affaire de corruption datant de 1989 et que les gouvernements qui se sont succédé depuis n’ont pas essayé de régler depuis.

 
«Je ne peux vous garantir que, dans les prochains jours, le gouvernement ne subira pas des attaques à cause de ce dossier. Nous essayons du mieux que l’on peut de régler ce problème en défendant les intérêts de l’Etat tunisien», a expliqué le chef du gouvernement, en laissant clairement entendre que les personnes qui ont profité de la BFT et ont eu des prêts qu’elles n’ont pas rendus, causant la faillite de cette banque, seront rappelés à leurs responsabilités.

E. B. A.

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