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Après Hayatou, la corruption a désormais un nom à la CAF, Ahmed Ahmed

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmed Ahmed, qui a pris hier, mercredi 5 juin 2019, l’une des décisions les plus farfelues de son histoire, celle de faire rejouer la finale de la Ligue des champions dans un terrain neutre, est un ami de longue date du Maroc (où il possède une résidence) et est sous l’influence de son vice-président, le Marocain Fouzi Lekjaa, président de la Fédération marocaine de football. Mais la corruption de l’instance africaine ne s’arrête pas là…

Par Hassen Mzoughi

Cette finale de Ligue des champions entre l’Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca reflète l’amateurisme qui entoure le football africain. C’est une mascarade à tous les niveaux. Malheureusement, c’est un nouveau pas en arrière. Normal qu’aucune sélection africaine n’ait pu se qualifier au deuxième tour du Mondial russe. Dommage, personne ne sera jugé pour cette faillite du continent, dont les joueurs font le bonheur des grandes équipes européennes.

Les mêmes clowns font les mêmes bêtises!

Avant, on disait que la gestion Issa Hayatou, l’ex-président corrompu de la CAF de 1988 à 2017, était une catastrophe pour le football africain. En mars 2017, on a chaudement applaudi l’arrivée du Malgache Ahmed Ahmed à la tête de l’organisation, qu’on présentait comme le nouveau visage de l’instance africaine. Mais il n’a rien changé. Pire, les scandales se multiplient et la lutte des clans bat son plein au sein de l’organisme.
Les scandales de corruption au sein de la CAF sous la conduite de son nouveau président malgache ne cessent d’ébranler l’institution du football continental.

Le site anglais spécialisé ‘‘Insideworldfootball’’ a porté de graves accusations à l’encontre d’Ahmed Ahmed et des responsables de la CAF, citant plusieurs affaires de corruption et de pots-de-vin, et évoqué certaines transactions illicites, tout en assurant détenir des preuves. Sous le titre «Le couvercle de l’empire des ententes corrompues du président de la CAF, Ahmed, levé et des officiels achetés», une enquête publiée sur le site anglais, le 15 mars dernier, le journaliste Paul Nicholson fait état d’accusations de «fraude contractuelle et de mauvaise gestion des fonds de la CAF».

Protégé par le président de la Fifa

L’enquête, se basant sur «des courriels, des lettres et de la documentation consultés par ‘‘Insideworldfootball’’», cite plusieurs transactions illicites. À l’instar de cette affaire d’une offre d’équipements sportifs de Puma, en décembre 2017, pour le CHAN Maroc-2018, d’un montant de 312.000 dollars, abandonnée au profit d’un contrat de 1.195.603 dollars pour l’achat des mêmes équipements de marque Adidas, via la société française Tactical Steel.

Le site donnera même tous les détails de la transaction, en précisant que c’est Ahmed qui ordonne au secrétariat de mettre fin à l’accord avec Puma. Le site précise, par ailleurs, que Tactical Steel est dirigé par Romuald Seilier, un ami proche de Loïc Gerand, l’attaché personnel d’Ahmed Ahmed. ‘‘Insideworldfootball’’ fait aussi état des différentes infractions du président de la CAF, depuis son intronisation, aux règles d’éthique, accusant même la Fifa, et surtout son président, Gianni Infantino, de soutenir et de protéger le Malgache.

Des omras offertes à tour de bras

Parmi ces graves infractions, l’article évoque, en assurant toujours détenir des preuves matérielles, des «omras», petits pèlerinage à la Mecque, offertes à 15 présidents de fédérations musulmanes par la CAF durant le ramadan 2018, d’un montant global de 100.288 dollars. Une infraction criante à l’article 136 du code disciplinaire de la CAF, qui évoque des sanctions allant d’une amende 25.000 dollars à une interdiction à vie d’exercer.

‘‘Insideworldfootball’’ affirme aussi que la CAF avait décidé, en mai 2017, deux mois seulement après l’élection d’Ahmed Ahmed à la tête de l’instance, d’accorder une subvention de 100.000 dollars à toutes les fédérations nationales. Mais le hic c’est que seulement 80.000 dollars ont été versés aux fédérations, alors que les 20.000 dollars restants devaient être versés dans les comptes personnels des présidents de ces fédérations, toujours sous l’injonction d’Ahmed Ahmed.

Selon l’article, plusieurs présidents ont refusé de communiquer le numéro de leur compte bancaire, refusant ainsi de recevoir «un paiement corrompu», citant, entre autres, le président de la fédération des Seychelles, mais affirme par contre détenir une documentation prouvant que celui de la Fédération du Cap-Vert a bien reçu les 20.000 dollars. On connaît désormais les présidents des fédérations corrompus. Et qui, de ce fait, sont obligés d’avaliser les errements de leur généreux président.

Veto d’Infantino en faveur d’Ahmed

Dans son enquête, le site ‘‘Insideworldfootball’’ évoque aussi les relations entre Gianni Infantino et Ahmed Ahmed, qualifiant ce dernier de poulain et protégé du boss de la Fifa. L’article évoque ainsi le véto imposé par la Fifa pour protéger Ahmed Ahmed, qui devait être sanctionné par le comité d’éthique, à l’instar de Seedy Kinteh, de la Gambie, et Kalusha Bwalya, de la Zambie, interdits par la Fifa pour avoir reçu des cadeaux en argent de la part de l’ancien président de la Confédération asiatique de football, Mohammed Ben Hammam.

Le site affirme même détenir un courriel indiquant qu’Ahmed Ahmed correspondait et recevait de l’argent de la part de l’ex-candidat devenu président de la Fifa. De graves révélations, mettant à nu les graves dérives et la corruption au sein de la CAF, s’ajoutant aux nombreuses affaires citées ces derniers mois, incriminant directement le patron de la CAF, Ahmed Ahmed.

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