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Législatives 2019 : L’Isie valide la liste électorale présidée par Slim Riahi, suspecté de corruption et en fuite en France

« Al-Watan Al-Jadid » (Nouvelle nation), la liste de coalition électorale pour les législatives du 6 octobre 2019, présidée par Slim Riahi, dans la circonscription de France-nord, a été acceptée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). La tête de liste, objet d’un mandat de dépôt, est poursuivi pour corruption financière. C’est, paraît-il, un détail sans importance…

C’est ce qu’a annoncé, en tout cas, la tête de liste lui-même, dans un statut Facebook, publié aujourd’hui, mardi 6 août 2019, et dans lequel il se dit fier de représenter les Tunisiens à l’étranger dont il a fait partie, des années durant, pendant son séjour dans la Libye de Mouammar Kadhafi et dans son sérail…

Il est important de rappeler que Slim Riahi, le controversé homme d’affaires et ancien président de l’Union patriotique libre (UPL) est en France depuis janvier 2019. Il dit être parti à l’étranger pour régler des affaires, et son, avocat Taïeb Bessadok, par ailleurs représentant légal d’Al-Watan Al-Jadid, après avoir annoncé à plusieurs reprises le retour imminent de son client, affirme aujourd’hui que ce dernier est occupé par des affaires personnelles en France et ne peut rentrer en Tunisie. Même pas pour la campagne électorale ? Et demain, s’il est élu, rentrera-t-il enfin au bercail, fort de son immunité parlementaire ?

M. Riahi, qui fait l’objet de plusieurs enquêtes pour corruption financière, dont une, suite à une plainte intentée contre lui pour détournement de fonds par le Club africain, dont il était président, est, en réalité, en fuite. Et sa candidature aux législatives serait simplement une course à… l’immunité parlementaire qui lui permettrait de fuir la justice…

Fondateur de l’UPL, puis éphémère secrétaire général de Nidaa Tounes après la fusion des 2 partis, annulée 6 mois après son annonce, Slim Riahi est accusé de blanchiment d’argent. En avril dernier, il a fait l’objet d’un mandat de dépôt, ordonné par la chambre de mise en accusation de la Cour d’appel de Tunis. Son avocat avait alors précisé à Kapitalis que cette décision de justice est liée à une affaire remontant à 2012, estimant que la justice aurait mieux fait d’émettre un mandat d’amener car son client se trouve à l’étranger.

Ce même Slim Riahi avait, en novembre 2018, accusé le chef du gouvernement Youssef Chahed d’avoir préparé un coup d’Etat pour destituer le président défunt Béji Caïd Essebsi avec l’aide d’autres personnalités politiques et de hauts cadres sécuritaires, notamment le directeur de la sécurité présidentielle Raouf Mradaa. Le Syndicat de la garde présidentielle avait réagi en dénonçant les accusations nées de l’imagination de M. Riahi cherchant à manipuler l’opinion publique. L’homme d’affaires avait assuré avoir saisi la justice militaire à propos de cette tentative de coup d’Etat, une affaire dont on n’entendra plus parler !

Depuis Slim Riahi est en France, et chaque mois, on nous dit qu’il va rentrer… le mois prochain. Cela fait maintenant 7 mois que l’on attend son retour, en vain.

Bref, un candidat exemplaire, intègre et au passé très net, qui veut certainement accéder à l’Assemblée uniquement pour… défendre les veuves et les orphelins!

Yüsra Nemlaghi

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