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Le 34e Marathon Comar de Tunis-Carthage : Comment les marathoniens l’ont-ils vécu ?

Le Marathon Comar de Tunis-Carthage est devenu, au fil des ans, un rendez-vous incontournable pour les coureurs de tout âge venant d’ici et d’ailleurs. Mais au-delà de la compétition elle-même, avec les joies de ses valeureux vainqueurs et les regrets de ses non moins méritants vaincus, il s’agit d’une riche expérience humaine et d’un moment de partage et de ferveur populaires. Et ça se raconte…

Par Zohra Abid

La course, qui a drainé pas moins de 3500 coureurs (dont plus de 400 athlètes de haut niveau venus de l’Algérie, du Maroc, du Kenya, de la Croatie, de la France…), a animé la ville de Tunis et sa banlieue nord, un certain 1er décembre 2019 bien ensoleillé! Mais bien avant ce grand jour, les participants en ont eu, comme chaque année et à pareille période, un avant-goût, grâce à la société des Assurances Comar, qui a lancé l’événement, il y a plus de 3 décennies (On salue ici, Rachid Ben Jemia, le père fondateur du Comar Marathon, aujourd’hui à la retraite), et en a fait une tradition attirant les coureurs du monde entier.

Deux jours avant l’événement, il y avait comme un air de fête à Tunis, surtout aux pieds de la bâtisse du siège de la société, à l’avenue Habib Bourguiba, l’artère principale de la capitale, près de la gare du TGM, avec des mini-spectacles de rue hauts en rythmes, en couleurs et en sensations. L’ambiance nécessaire pour entretenir la flamme de la passion et faire monter le suspense

L’organisation au rendez-vous

«Pour cette année, c’est devenu payant, sinon le nombre des participants serait bien plus important», nous explique Lotfi Haj Kacem, président du comité d’organisation de l’événement. Il était entouré notamment de la ministre de la Jeunesse et des Sports Sonia Ben Cheikh et du très célèbre athlète Mohamed Gammoudi, champion olympique du 5000 m en 1968, ainsi que des responsables de la Fédération nationale d’athlétisme, des hommes politiques et des invités étrangers, dont des responsables de la Fédération internationale d’athlétisme.

Pour assurer un bon déroulement de l’événement, les organisateurs ont veillé sur le moindre détail pour que tout soit à la hauteur du Martahon Comar de Tunis-Carthage, désormais estampillé du Label Bronze attribué par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), et qui, selon la secrétaire générale Kaouther Attia, a beaucoup contribué à la promotion de cet événement sur le plans national.

«Mon fils de 6 ans m’a réveillée dès l’aube pour qu’on arrive à temps afin qu’il trouve une place dans le carré d’art, réservé aux petits pour le concours du dessin. Il espère avoir un prix. Ça l’intéresse surtout de poser devant les photographes. L’an dernier, il était jaloux de son camarade de classe, passé à la télé pour avoir décroché le prix du meilleur dessin», raconte Rania Skandrani, institutrice à Sousse, en sirotant un café offert par la célèbre marque Ben Yedder, l’un des sponsors de l’événement, et suivant du regard les ambiances régnant ce jour-là à l’Avenue Bourguiba, très animée et, surtout aussi sécurisée. Elle vient de s’offrir au passage un maillot de la marque Asics, un autre sponsor du marathon.

Les Algériens, ces éternels amoureux de la Tunisie

Zouheir Khalfaoui (54 ans), venu de l’Algérie voisine pour participer au Marathon Comar, est tout en sueur. Il vient de terminer sa course de 8 km. «Le marathon, discipline que j’exerce depuis 40 ans, est vital pour moi. Je participe pour la seconde fois au Marathon Comar et je suis classé 10e dans ma catégorie», raconte M. Khalfaoui, en ouvrant le coffre de sa voiture garée dans les environs pour tirer ses vêtements de ville. «Je suis à Tunis pour seulement 3 jours, demain à la première heure, je serai à mon bureau à Alger», enchaîne le fonctionnaire algérien avec un sourire de contentement. Il est déjà attendu par d’autres coureurs au siège de la Comar pour l’habituelle couscous-party offerte par les organisateurs.

Sous le pont tout en graffitis, un groupe de jeunes marathoniens de la société Téléperformance posent pour leurs collègues photographes. Mais aussi deux jeunes algériens qui encouragent des marathoniens essoufflés s’avançant vers la ligne d’arrivée. Les uns ont fait le marathon proprement dit, l’épreuve reine, physiquement très exigeante, les autres le semi-marathon et les petits le marathon kids.

«Plus de 1000 Algériens sont venus cette année courir le Comar. Et chacun dans sa catégorie. Plusieurs couples participent avec leurs enfants. Pour nous, ce marathon est aussi une occasion pour venir à Tunis. Sur la page Facebook de cet événement, qui a organisé plusieurs jeux et concours avec des prix à la clé, il y a des vidéos de promotion de Tunis et de sa banlieue nord. Ça donne une idée sur votre ville de nuit et de jour, et c’est d’une rare beauté», raconte un jeune algérien, venu avec son frère aîné et qui est heureux de redécouvrir la ville. Et cette année en simple touriste. Et pour cause : la fracture qu’il a eue à la jambe l’an dernier l’empêche de courir cette année, mais «l’essentiel est de vivre un moment fort en émotions, en souvenirs et en frissons et de raconter à mes amis que j’étais à Tunis pour assister au Marathon Comar». Et de leur montrer des photos qui seront partagées sur Facebook.

La catégorie du finisher à l’honneur

Aymen Mabrouk de l’équipe Renfort Benane, au Sahel, participe pour la première fois au Marathon Comar. A ses côtés, Olfa Chaouch, de ASA Ksar Hellal, autre club du Sahel, participe pour la 3e fois consécutive à ce marathon. Il y a 3 semaines, Olfa a été classée 2e dans sa catégorie de 12 km au Marathon de Kairouan. «Lorsqu’on est dans la catégorie du finisher, c’est déjà un accomplissement et c’est un défi de franchir la ligne d’arrivée, vous n’avez pas idée de cette émotion, de cette joie. Déjà, finir la course est un challenge et il faut parfois accepter la défaite. Mais la médaille reste un symbole fort, celui du podium, des premières places, des meilleurs», ajoute la jeune fille, épuisée, assise à même le sol, mais fière de rentrer avec le dossard et des souvenirs. La médaille, ce sera pour l’année prochaine, dit-elle. Inchallah!

Sur le podium, les pros, toutes catégories confondues, ont gagné, non seulement le challenge, mais ils se disent fiers de leur appartenance à la grande famille des 42,195km. Tout comme ceux qui ont gagné dans les autres catégories, ils se sont déjà donné rendez-vous au Marathon Comar 2020. Pour les résultats, cliquer sur ce lien.

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