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Kaïs Saïed adore parler de «flous echaab» mais évite le dossier de la paralysie du secteur pétrolier dans le Sud

Avec le président de la république, Kaïs Saïed, plus populiste que lui tu meurs, c’est souvent le choix de la facilité et le rejet des dossiers épineux et cruciaux et où des décisions concrètes doivent être prises et, surtout, mises à exécution.

Par Imed Bahri

Citant une vague source à la présidence de la république, Mosaïque FM affirme que les fonds spoliés et déposés dans des banques à l’étranger atteignent des «milliers de milliards» (on appréciera la précision), mais ajoute Mosaïque FM, ladite source refuse de révéler le chiffre exact.

«Il n’est pas dans l’intérêt de la Tunisie de révéler le chiffre réel, mais il s’agit de montants très élevés et nous ne sommes pas tenus de les révéler par respect pour l’intérêt supérieur du pays», a dit la fameuse source, dont on se demande si elle parle sérieusement où si elle tire ses informations de l’un de ces fameux commentaires Facebook dont le flou le dispute généralement à l’imprécision et, parfois même, à la stupidité.

Pour Saïed, la paralysie du secteur pétrolier dans le sud est un faux problème

C’est, en effet, populiste et facile de parler de «flous echaab» (argent du peuple) et «amwel manhouba» (fonds spoliés) mais pas du tout populiste et difficile de parler du sit-in d’El-Kamour, à Tataouine, qui paralyse, depuis le 16 juillet dernier, la production et le transport du pétrole et du gaz dans les cinq sociétés opérant dans cette région du sud tunisien. On laisse les lecteurs estimer les pertes et les manques à gagner, qui ne semblent pas causer des cauchemars à M. Saïed et à ses conseillers.

Pour le locataire du Palais de Carthage et ses conseillers, rapatrier les fonds spoliés nous évitera davantage d’endettement, ce qui fera sourire beaucoup d’experts financiers, car ces nuls en économie et finances semblent surestimer la valeur des fonds en question, mais mettre fin à la paralysie du secteur pétrolier dans le sud, qui coûte énormément aux finances publiques, ne nous évitera pas de nous endetter davantage, sachant que la Tunisie importe désormais plus de la moitié de ses besoins énergétiques.

C’est comme sur le Titanic : le bateau coule et l’orchestre joue.

À entendre parler M. Saïed, la priorité est au rapatriement des fonds spoliés, qui ne sera pas réalisé demain la veille (on le met au défi de le réaliser avant la fin de son mandat en 2024), mais la paralysie du secteur pétrolier, à laquelle on peut mettre fin illico presto, peut encore attendre. D’ailleurs, il n’en parle même pas. Car, dans son esprit, ce problème n’existe pas, alors qu’il s’agit d’un sujet dont dépendent la sécurité nationale, l’autorité et la crédibilité de l’Etat et sa souveraineté sur une partie de son territoire, occupé par une poignée d’agitateurs au service d’une poignée de contrebandiers.

Avec Kaïs Saïed, c’est comme sur le Titanic : le bateau coule et l’orchestre joue. Le pays s’achemine droit vers la faillite, on laisse le secteur pétrolier paralysé et on parle de bien vagues «flous echaab». Souriez, vous êtes dans la république bananière de Tunisie!

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