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Présidence de la CAF : Jary barre la route à Bouchamaoui

Tarek Bouchamaoui aurait sans doute beaucoup de chance de prendre la présidence de la Confédération africaine de football (CAF) si sa candidature était soutenue par la Fédération tunisienne de football (FTF). Malheureusement, celle-ci a actionné la machine à perdre en proposant la candidature de son président Wadie Jary…

Par Imed Bahri

Membre de la CAF depuis 2002, Tarek Bouchamaoui, par ailleurs dirigeant de longue date de l’Espérance sportive de Tunis (EST), a 18 ans d’expérience dans le football africain et mondial. Membre du bureau exécutif de la CAF depuis 2011, il a de très bonnes relations avec les dirigeants du football dans le continent et, homme d’affaires de son état, offre une image de manager moderne capable d’élever de football africain à un palier supérieur, notamment en matière d’efficacité organisationnelle et de développement des revenus du sponsoring. Sa candidature pour la présidence de la CAF bénéficie d’ailleurs du soutien de nombreuses fédérations africaines.

Cependant, et pour espérer succéder à Ahmed Ahmed qu’entourent de lourds soupçons de corruption, M. Bouchamaoui a besoin d’être soutenu, d’abord, par les siens. Or, ces gros pontes de la FTF et leur inamovible président, Wadie Jary, ont cru devoir lui barrer la route, en deux temps. D’abord en ne répondant pas à sa lettre envoyée il y a deux semaines sollicitant l’appui officiel de la FTF. Ensuite, en annonçant, hier, jeudi 15 octobre 2020, officieusement, via les médias, par l’un des membres de son bureau directeur, qu’elle va finalement proposer la candidature de Jary. Cela s’appelle, en bon français, «le coup de pied de l’âne».

Bouchamaoui trahi par les siens

Cette décision est regrettable pour plusieurs raisons. Et d’une, elle barre la route définitivement à Bouchamaoui, un bon candidat qui aurait pu permettre à la Tunisie d’accéder pour la première fois à la tête de l’organisation du football africain.

Et de deux, M. Jary n’a ni le poids ni le parcours ni le rayonnement, notamment sur le plan continental, pour postuler sérieusement à un poste aussi important. Il pourrait au mieux être élu membre du bureau exécutif, et il n’y a aucune gloire à en tirer. Ce poste a déjà été occupé par plusieurs Tunisiens, notamment Slim Aloulou, Slim Chiboub et Tarek Bouchamaoui.

Et de trois, la Tunisie va étaler aux yeux du monde du football ses divisions et prouver, s’il en est encore besoin, qu’elle est incapable de parler d’une seule et même voix, l’intérêt des personnes primant souvent, comme dans ce cas de figure, sur l’intérêt du pays dans son ensemble.

Une odeur de magouilles et d’arrangements

Reste à se demander pourquoi la FTF, étrangement et aveuglément unie derrière son ambitieux président, a-t-elle pris le risque de faire perdre à la Tunisie une opportunité unique, car elle se présente rarement, d’accéder à la tête de la CAF.

Là, les explications abondent et les mauvaises langues n’écartent pas la possibilité que Wadie Jary ait passé un marché avec Ahmed Ahmed en vertu duquel il s’engage à barrer la route à son compatriote Bouchamaoui, un candidat on ne peut plus sérieux, en contrepartie d’un siège ou d’une responsabilité dans le prochain bureau exécutif de l’instance africaine, ou bien, carrément, des pots de vin, sachant que le football en général et le football africain en particulier sont très pourris. M. Jary, qui n’est pas blanc comme neige, ne doit pas nous en vouloir d’évoquer cette hypothèse.

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