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Covid-19 et tabagisme : des précautions sont nécessaires dans l’espace public

Est-ce qu’inhaler la fumée de la cigarette est un facteur de contagion par la Covid-19 ? Les spécialistes en infectiologie n’ont pas évalué très précisément le risque ‎d’infection par le Sars-CoV-2 associé au ‎tabagisme, mais ils sont unanimes pour dire que les fumeurs de ‎tabac sont ‎plus vulnérables face à la Covid-19. Une raison de plus pour les fumeurs passifs de prendre, eux aussi, des précautions pour ne pas s’exposer à la fumée des cigarettes dans les espaces publics non-protégés.

Par Naceur Ben Frija *

Fumer une cigarette, un cigare ou la pipe dans l’espace public n’est pas interdit en général et en plein air. Il est même toléré dans certains pays de fumer et d’enfumer son environnement sur les quais de gares, les arrêts de bus et autres lieux de rassemblement de plusieurs personnes qui respectent la distanciation entre elles !

Mais, comme nous le savons, la fumée n’a cure de cette restriction. Et son espace est infini. Elle s’envole où bon lui semble. Nous savons que ce fut le cas dans les transports en communs : dans les trains, les bus et surtout à bord des avions où certains sièges ou compartiments étaient réservés aux fumeurs, avant que cette pratique ne soit totalement abandonnée, et pour cause, tant elle apparaissait dénuée de tout bon sens, inopérante et contre-productive, sinon, quelque part, un peu hypocrite !

D’autant plus que la fumée nocive et susceptible de véhiculer toutes sortes de virus et bactéries ne se gênait de se répandre dans ces espaces communs. Exposant les non-fumeurs à son inhalation involontaire et donc subie malgré eux.

Ce phénomène nous le rencontrons de nos jours, en cette période de pandémie du Coronavirus (Covid-19), tout simplement dans nos rues, avenues, parcs et autres espaces publics de plein air, notamment sur les trottoirs de nos villes et villages.

Ainsi, la personne qui se trouve devant nous sur notre chemin ou que nous croiserions une cigarette à la bouche ou entre les doigts nous transmet sa fumée en pleines narines. Cette fumée n’est pas anodine. Nous le savons maintenant pour certaines maladies, également pour les fumeurs appelés délicatement passifs. Mais, qu’en est-il aussi dans le cas de la pandémie de la Covid-19 ? Surtout que cette fumée, elle, ne respecte pas la distanciation ! C’est le moindre de ses soucis. Est-ce également de celui qui l’émet ? Ou agit-il par inconscience ou simplement ignorance ?

La question légitime que l’on peut se poser dans ces circonstances : cette fumée, elle, qui ne respecte pas la distanciation, pourrait-elle annihiler tout effort que nous déployons pour réduire la contamination par la Covid-19 ?

La Covid-19 est une ‎maladie infectieuse qui s’attaque ‎principalement aux poumons. Or, le tabagisme ‎altère la fonction pulmonaire et de ce fait, ‎l’organisme a plus de mal à lutter contre les ‎coronavirus ou d’autres maladies respiratoires. ‎Selon les travaux de recherche disponibles, les ‎fumeurs sont davantage exposés au risque de ‎développer une maladie grave due à la Covid-‎‎19 et d’en mourir.‎ Mais qu’en est-il des fumeurs passifs ? Comment peuvent-ils se prémunir de la fumée des cigarettes comme un vecteur possible de transmission de la Covid-19, à côté de ses caractères nocifs avérés ?

Devrions-nous en arriver à réserver des trottoirs pour fumeurs et d’autres pour non fumeurs ? Mais, est-ce la solution ? Car, cela reviendrait à la pratique d’un trottoir pour des gens qui s’auto-contamineraient mutuellement et d’autres l’inverse !

Dans ces cas de figure, si la fumée est vectrice de contamination, le port du masque pourrait s’avérer inopérant !

* Conseiller juridique.

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