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La Tunisie doit faire des sacrifices pour assurer sa relance économique

La gravité de notre situation et notre dépendance de l’étranger, conséquences d’une décennie d’endettement et d’une politique d’encouragement de la consommation effrénée au détriment de la production, nous dictent d’adopter des formules économiques qui ont fait leurs preuves ailleurs plutôt que de nous enfoncer davantage dans l’expérimentation idéaliste de théories qui relèvent apparemment de l’imaginaire et de l’utopie.

Par Elyes Kasri *

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a raison de tirer la sonnette d’alarme, avant-hier, mercredi 6 octobre 2021, sur la gravité de la situation financière de la Tunisie et de souligner implicitement la nécessité d’adopter, aussi bien par la présidence de la république que le gouvernement (encore) en voie de constitution, le langage et la politique de la vérité sur la gravité de la situation économique et des efforts et sacrifices à faire pour assurer une relance économique. Même si, le lendemain, jeudi 7 octobre, et après sa rencontre avec le président de la république Kais Saied, pour lui présenter le rapport de la BCT pour l’année 2020, il s’est montré moins pessimiste et plus rassurant, en mettant en avant les signes avant-coureurs de la relance économique.

Remettre les pieds sur terre

La gravité de notre situation et notre dépendance de l’étranger, conséquences d’une décennie d’endettement et d’une politique d’encouragement de la consommation effrénée au détriment de la production, nous dictent d’adopter des formules économiques qui ont fait leurs preuves ailleurs plutôt que de nous enfoncer davantage dans l’expérimentation idéaliste de théories qui relèvent apparemment de l’imaginaire et de l’utopie.

Il est temps pour nos décideurs de remettre les pieds sur terre, car à force de vouloir être les premiers et les meilleurs, nous avons fini, en pleine pandémie de la Covid-19, par être un pays incapable de vacciner sa population et à la merci de la charité des pays frères et amis même ceux qu’on n’aurait jamais pensé être en position de nous accorder une assistance, alimentaire de surcroît.

L’idéalisme mène à la ruine

À l’instar de la victoire du roi Pyrrhus 1er d’Epure dont l’armée souffrit des pertes irremplaçables quand il défit les Romains pendant sa guerre en Italie en 280 av. J.-C. et qui dit : «Une autre victoire comme celle-ci et ce sera la défaite», pour la Tunisie, une autre réforme idéaliste et ce sera la ruine.

Au fait, nous y sommes déjà. Il ne reste plus qu’à l’annoncer officiellement surtout si la séance d’audition qui sera organisée le 14 octobre par la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants des Etats-Unis d’Amérique tourne au réquisitoire de la politique gouvernementale tunisienne.

* Ancien ambassadeur de Tunisie à Séoul, New Delhi, Tokyo et Berlin.

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