La nouvelle politique européenne de voisinage (PEV) annoncée le 18 novembre dernier est vivement critiquée par la société civile tunisienne.
Lors d’une conférence organisée aujourd’hui au siège du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) à Tunis sur «l’impact de la politique européenne sur les pays du sud de la Méditerranée (Tunisie)», des organisations de la société civile ont exprimé leur refus de la nouvelle PEV basée, selon elles, sur l’aspect sécuritaire.
«Nous déplorons à nouveau cette vision sécuritaire dans laquelle l’accent n’est pas mis sur les droits de l’homme», a souligné Lilia Rebai, directrice du bureau du Réseau euro- méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) en Tunisie, estimant que le renforcement des institutions démocratiques et transparentes est le seul garant d’une croissance et d’un développement harmonieux du pays. «Renforcer les institutions démocratiques et les droits humains rend le pays réellement fort et capable de résister aux mouvements extrémistes», a-t-elle ajouté.
Mounib Baccari, activiste au sein du mouvement citoyen Alarm Phone Tunisie, a souligné, pour sa part, la nécessité d’instaurer une autre politique migratoire européenne qui reconnait le droit à la mobilité.
La députée européenne Marie-Christine Vergiat a estimé, quant à elle, que la migration légale, qui stagne actuellement voire diminue, est le seul moyen d’empêcher la migration illégale et d’éviter les drames. «En l’absence de voie légale de migration et avec le renforcement du contrôle aux frontières, les migrants prennent plus de risques et ont recours aux passeurs, mettant ainsi leurs vies en péril», a-t-elle regretté.
La députée européenne a souligné la nécessité de renforcer le partenariat entre le parlement européen, le parlement tunisien et la société civile tunisienne afin de pouvoir changer les choses.«Les migrants et les réfugiés sont tous des êtres humains qui ont des droits qui doivent être respectés», a-t-elle insisté.
A. B. M. (avec Tap)
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