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Caïd Essebsi : Solidarité avec les protestataires et fermeté avec les saboteurs

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Dans son adresse au peuple, Béji Caïd Essebsi a voulu être rassurant: la Tunisie saura préserver sa stabilité et répondre aux défis socioéconomiques.

Par Noureddine Halioui

Le président de la république, Béji Caïd Essebsi (BCE), s’est adressé aux Tunisiens, dans une allocution retransmise par les chaînes de télévision, dans la soirée du vendredi 22 janvier 2016. Il a voulu faire le point sur la situation dans le pays, suite aux mouvements de protestations partis de Kasserine, dimanche dernier, avant de se propager dans la plupart des régions du pays et de dégénérer en affrontements avec les forces de l’ordre et en actes de sabotage et de pillage.

Le président de la république a commencé par présenter ses condoléances aux familles des deux victimes des dernières agitations sociales, Ridha Yahiaoui, le chômeur mort électrocuté à Kasserine, et Sofiène Bouslimi, l’agent de sécurité, mort en accomplissant son devoir à Fériana. «Il n’ y a pas de dignité sans emploi, et les gens au chômage ne peuvent pas patienter indéfiniment», a admis M. Caïd Essebsi, qui s’est dit compréhensif à l’égard des manifestants pacifiques et de leurs réclamations relatives à l’emploi et à l’amélioration de leurs conditions de vie.

Le chef de l’Etat a souligné ensuite que les autorités connaissent les personnes «ayant contribué à attiser le feu et commandité les actes de sabotage et de saccage, car ils appartiennent à des partis aussi bien légaux que non reconnus». En faisant ces révélations, BCE a menacé, indirectement, ces éléments, tout en les mettant en garde contre la poursuite de leurs manoeuvres visant à pourrir la situation dans le pays.

Le président de la république a ensuite appelé le gouvernement à adopter une stratégie concrète pour la mise en place de projets générateurs d’emplois et qui impulse le processus de développement dans les régions défavorisées. «Je suis persuadé que le gouvernement peut trouver les fonds nécessaires, quitte à les enlever à d’autres titres moins urgents», a-t-il précisé, tout en admettant que les ressources de l’Etat restent limitées.

BCE a adressé, une nouvelle fois, des critiques à certains médias pour leur traitement «passionnel et incitatif», qui contribue à attiser les tensions dans le pays. Ses critiques sont allés, également, aux médias étrangers «employant des journalistes tunisiens qui servent les agendas de certains partis», dans une allusion limpide à la chaîne Al-Jazeera.

Le chef de l’Etat n’a certes pas annoncé des décisions importantes et certains citoyens pourraient se dire déçus, mais il semble évident que la répartition des rôles au sein de l’exécutif impose au président de la république de laisser l’annonce des décisions à caractère socio-économique au chef du gouvernement.

Le chef de l’Etat a voulu rassurer les Tunisiens et les partenaires étrangers de la Tunisie, qui, a-t-il souligné, a les moyens de faire face à toutes les menaces et de faire échouer toutes les tentatives de déstabilisation, notamment de la part de l’organisation terroriste Daêch, qu’il a citée nommément. BCE n’a pas omis, dans ce cadre, de rendre un hommage appuyé aux forces de sécurité et de l’armée «qui ont fait leur devoir sans tirer une seule balle».

«La Tunisie se porte bien. Elle poursuivra son projet démocratique et respectera tous ses engagements, financiers et autres, envers ses partenaires étrangers», a conclu BCE dans un ton qui s’est voulu optimiste.

 

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