Le Conseil de coopération tuniso-chinois (CCTC) organise un déjeuner-débat sur le thème : «Parité dinar – yuan : enjeux et perspectives».
Le déjeuner-débat est prévu le mardi 29 mars 2016, à 12h30, à l’hôtel Maison Blanche, à Tunis, avec la participation du Dr. Med Sahbi Basly, président du CCTC, Yanhua Bian, ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, Liu Mingzhi, Chief representative For Africa à la Peoples Bank Of China, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, et Ezzeddine Ben Hamida, professeur de sciences économiques et sociales à l’Université de Grenoble (France).
Le lundi 30 novembre 2015, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a entériné l’entrée du yuan chinois dans le club très fermé des principales monnaies de réserve international.
La décision est autant historique que symbolique : la monnaie chinoise va ainsi intégrer le système du droit de tirage spécial (DTS), et rejoindre le dollar, l’euro, le yen et la livre sterling dans le panier de devises qui sert d’instrument monétaire au FMI.
L’inclusion d’une 5e devise, le yuan chinois, à partir de l’automne 2016, va donc modifier la composition du DTS.
Le FMI avait posé comme condition préalable à l’intégration du yuan le fait que cette monnaie soit plus largement utilisée dans les transactions internationales.
En effet, de plus en plus de pays partenaires commerciaux de la 2e puissance économique mondiale utilisent désormais le yuan pour effectuer leurs échanges. C’est notamment le cas de pays africains et d’Amérique du sud qui commercent beaucoup avec l’Empire du Milieu et désirent être moins dépendants du dollar.
Résultat: entre 2012 et 2014, le yuan est passé de la 13e à la 5e devise la plus utilisée dans le monde, avec une part de marché de 2,17%. Le fonds considère désormais l’économie chinoise comme l’égale de celle de la Zone Euro, du Japon et des Etats-Unis, estime Julien Barlan, économiste spécialisé en économie internationale et financière.
Cette inclusion s’interprète ainsi comme le début d’une remise en cause de l’hégémonie du dollar dans le système monétaire mondial depuis les accords de Bretton Woods en 1944.
«Les banques centrales vont avoir le choix de détenir des réserves en yuan. Cela veut dire qu’elles vont être moins dépendantes du dollar. Il faudra voir si dans les prochaines années le yuan s’impose comme une devise de substitution au dollar. Peut-être ira-t-on vers un nouveau standard international?», avance Jean-Joseph Boillot.
«Dans tous les cas, il est acté que le monde économique a changé et qu’il ne peut rester gouverné avec une structure établie dans les années 50. Il convient donc de changer le paradigme avec lequel nous l’analysons», affirme de son côté Julien Barlan.
D’un autre côté, le dinar tunisien a subi de fortes dépréciations successives ces dernières années et nous sommes, en effet, passés de 1,1 dinar pour 1 euro en 2011 à 2,2 dinars pour 1 euro aujourd’hui, soit une dépréciation de plus de 50% en 15 ans.
Certes la dépréciation du taux de change est un outil monétaire pour gagner en termes de compétitivité-prix, qui peut aider ponctuellement un pays à stimuler ses exportations et résorber ainsi son déficit commercial.
Néanmoins, au vu des difficultés économiques que traverse la Tunisie et de la raréfaction des devises (baisse des exportations du phosphate et du tourisme sur plusieurs années successives) et de l’évolution du volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine, qui son passées de 250 millions de dollars en 2005 à 1,2 milliard de dollars en 2010, l’introduction d’une parité à déterminer entre le yuan et le dinar tunisien est d’actualité. Quels en sont les enjeux et les perspectives pour l’économie Tunisienne?
Source : communiqué.
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