Vendredi 21 avril, le vernissage de l’exposition El-Maken, à la Maison des Art du Belvédère, a attiré les regards du public et la lumière des photographes.
Par Anouar Hnaïne
C’était la foule des grands jours, des artistes pour la majorité, des amateurs d’arts des ambassadeurs aussi. Retour sur un événement majeur.
Eté 2015, un collectif composé de volontaires et d’amateurs organise une exposition à laquelle participait une foule d’artistes locaux et internationaux, des peintres confirmés et des amateurs, des jeunes et des moins jeunes. Le principe est de réaliser une ou plusieurs œuvres sur place «in situ». Ils ont choisi comme traduction «Al-Maken» ou «la place» ou «le lieu», choix plus commode et qui sonne peut-être mieux que «Âla Al-Makan» ou «sur place».
L’art contre l’obscurantisme
Des jours durant, ces artistes se sont mis à la tâche, travaillant qui de jour, qui de nuit, à l’Institut supérieur du tourisme de Sidi Dhrif. Au bout du séjour, de nombreuses œuvres ont vu le jour, sur toile, sur papier ou sur bois, en peinture, en acrylique, en techniques mixtes, ou encore des sculptures en fer, en bois et autres matériaux.
El-Maken a pour ambition de monter une résidence chaque année dans une région différente, après Sidi Dhrif (du 3 au 13 août 2015) qui a réuni 25 participants étrangers issus de 17 pays et 35 artistes tunisiens, «la session prochaine se déroulera à Gafsa en septembre 2016», annonce Fawzia Sahly, cheville ouvrière et présidente de l’Association El Maken nouvellement créée.
Ces productions sont actuellement exposées à la vente au Centre d’arts vivants du Belvédère. Que dire à ce propos? L’initiative est louable et intéressante à plus d’un titre; elle permet de réunir les professionnels et les amateurs et offre une opportunité aux amateurs de découvrir de nouveaux talents et de donner l’occasion aux collectionneurs d’enrichir leur inventaire à des prix raisonnables.
Oeuvre de Zied Lasram : » Serwan Baran ».
Riche de 70 œuvres, l’exposition commence dans le hangar dans les jardins et se poursuit dans la Maison où l’on est saisi par un florilège d’œuvres de plusieurs genres et démarches : des acryliques sur toile, des styles, des formes, des dimensions distinctes, une jungle de techniques, de «tendances» différentes les unes des autres.
Une présence artistique
L’inconvénient dans ces expositions c’est que souvent le spectateur se perd devant tant de sujets, d’univers, d’inspirations… L’avantage est que ce même spectateur découvre de nouveaux talents qui côtoient des artistes confirmés, et si, par fortune, il est collectionneur, il a à portée de sa bourse un large choix : les prix varient entre 5000 dinars pour un Hilda Hiary ou Suheil Baddor, une œuvre de Asma M’naouar ou une sculpture de Najet Gherissi sont à 9000 dinars, un tableau de Zied Lasram à 5000 dinars, un Mohamed Ben Soltane à 400 dinars.
Décidément, nous ne pouvons dégager des œuvres ni privilégier les unes au détriment des autres, le principe est un engagement artistique, qui se déploiera partout dans le pays, comme présence et antidote à l’obscurantisme.
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