Béji Caïd Essebsi aurait décidé dès le mois de novembre 2015 d’évincer Habib Essid de la présidence du gouvernement. Et il a bien mûri son coup.
Selon les confidences d’un député de Nidaa Tounes très proche du chef de l’Etat, le scénario échafaudé à l’époque par le président de la république prévoyait une action en deux phases. Dans un premier temps, on pousserait à un remaniement ministériel – effectivement réalisé en janvier 2016 – pour affaiblir et déstabiliser le gouvernement Essid. Puis, dans un second temps, on le pousserait vers la porte de sortie.
C’est ce qui a été fait avec l’idée de formation d’un gouvernement d’union nationale, lancée de manière intempestive le 3 juin dernier, dans un entretien télévisé où M. Caïd Essebsi a sciemment cherché à humilier M. Essid, évitant à deux reprises de l’appeler par son nom, se contentant d’un dédaigneux «hadhaka» (celui-là). La suite on la connaît: la meute des Nidaïstes, aidée par leurs alliés Nahdhaouis, a fait le reste, pour des calculs et des desseins politiques différents.
Nabil Ben Ameur
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