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Attentat de Sousse: Cameron a-t-il cédé aux pressions des tour-operators?

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Le Foreign Office (FO) est accusé de manquement à la responsabilité envers les citoyens britanniques morts à Sousse et de complicité avec l’industrie du voyage.

Par Marwan Chahla

Les familles des ressortissants britanniques qui ont trouvé la mort à Sousse, lors de l’attentat terroriste contre l’hôtel Imperial Tej Marhaba, le 25 juin 2015, ont eu une nouvelle occasion, cette semaine, d’accuser le gouvernement de l’ancien Premier ministre David Cameron de «s’être plié aux souhaits» des tour-operators en n’interdisant pas le déplacement des citoyens du Royaume-Uni dans «un pays où le danger terroriste était plus que certain.»

Une grave erreur de jugement

A l’occasion de cette remise sur la table de l’attentat de Sousse, les médias britanniques ont rappelé cette «grave défaillance» du FO: 38 touristes, y compris 30 Britanniques, sont morts des balles de Seifeddine Rezgui, 3 mois seulement après une autre attaque terroriste contre le musée national du Bardo qui a coûté la vie à 22 personnes étrangères, pour la plupart européennes.

Lors de cette 4e enquête préliminaire publique sur l’attentat de Sousse, l’avocat des 17 familles des victimes a fait remarquer que les 180.000 Britanniques qui ont fait le voyage en Tunisie «auraient pu être mieux protégés.»

Pour Me Andrew Ritchie, il ne fait aucun doute que le FO a commis une grave erreur de jugement: «Le raisonnement des familles des victimes est tout simple: de leur point de vue, le Foreign Office a manqué à ses responsabilités envers les 60.000 de nos concitoyens qui se sont rendus, en moyenne chaque mois, en Tunisie entre les 2 attentats terroristes du 18 mars et du 25 juin 2015. Indéniablement, les ressortissants du Royaume-Uni méritaient une meilleure protection», a-t- il expliqué.

«Au lieu d’une interdiction de voyage pure et simple, ils (les responsables du FO, ndlr) ont préféré discuter avec les autorités locales (tunisiennes, ndlr), qui leur ont expliqué que cette interdiction serait catastrophique pour l’économie du pays, et les tour-operators, qui leur ont dit: ‘‘Ne prenez pas cette décision, nous offrirons à nos clients une meilleure sécurité!’’»

Verdict janvier prochain

Une nouvelle série d’auditions et de plaidoiries, dans le cadre de l’enquête exhaustive de cette affaire des victimes de l’attaque terroriste contre l’hôtel Imperial Marhaba, devra déterminer, début janvier prochain, ce que le Foreign Office savait, ne savait pas et a manqué d’entreprendre pour épargner des vies britanniques.

La ligne de défense des responsables du gouvernement Cameron est toujours la même: il n’y a eu, à aucun moment, complicité entre le FO et les tour-operators. Me Andrew O’Connor, parlant au nom du gouvernement, a choisi une nouvelle fois de mettre l’accent sur les avertissements répétés du Foreign Office qu’«il y avait un haut risque pour les citoyens britanniques de se rendre en Tunisie, et que cet état de vigilance et d’alerte a été évalué sans relâche…»

Me O’Connor a également ajouté que des données sécuritaires sur la situation en Tunisie, notamment les lacunes de certaines mesures du gouvernement tunisien, ne pouvaient être rendues publiques… «Les divulguer aurait pu encourager d’autres terroristes à perpétrer d’autres attaques», a-t- il insisté.

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