Le défilé traditionnel du Nouvel An chinois, dimanche 5 février 2017, dans le «Chinatown» parisien, s’est déroulé sous haute surveillance policière.
Par Habib Trabelsi, correspondant à Paris
Des policiers casqués ou cagoulés et armés de fusils-mitrailleurs, flash-ball en travers du torse, patrouillaient dimanche dans le «Chinatown» parisien (XIIIe arrondissement), un quartier placé sous haute surveillance pour le défilé traditionnel du Nouvel An chinois, au surlendemain d’une attaque avortée au Carrousel du Louvre, la galerie marchande du Musée.
Un défilé haut en couleurs
Vigipirate oblige, le parcours de l’incontournable défilé dans ce quartier parfumé aux effluves d’encens d’échoppes aux devantures multicolores, a été modifié et raccourci.
Des barrières métalliques ont été déployées par les forces de l’ordre le long du parcours pour éviter tout contact entre ceux qui défilent et le nombreux public qui s’est déplacé par milliers pour célébrer le passage de l’année du singe à celle du coq de feu, synonyme, dit l’astrologie chinoise, de chance et de prospérité.
La Mairie avait averti le public que, «pour des raisons de sécurité», l’usage de pétards était strictement interdit. Pourtant, dans la tradition asiatique, les pétards permettent de «chasser les mauvais esprits».
N’empêche. Les milliers de spectateurs – et pas seulement ceux issus de la communauté chinoise, estimée à quelque 700.000 personnes – ont assisté à ce rendez-vous costumé et musical, ponctué, comme chaque année depuis plus de trois décennies, de belles danses, en particulier celles des dragons aux écailles scintillantes, et de chorégraphies traditionnelles.
Le terroriste présumé : audible mais muet
Mais le coup de semonce de vendredi au Carrousel du Louvre – qui accueille chaque année plusieurs millions de touristes, dont une forte clientèle chinoise – a ravivé de douloureux souvenirs dans un pays qui vit depuis quinze mois sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence, un pays secoué en 2015 et 2016 par une série d’attentats terroristes ayant fait 238 morts.
L’auteur de l’attaque avortée à la machette contre des militaires, l’Egyptien Abdallah El-Hamahmy, est soigné à l’hôpital Georges-Pompidou, l’un des plus performants et des plus innovants d’Europe.
L’état de ce jeune cadre commercial dans une entreprise dubaïote – venu à Paris, selon son père, «en voyage d’affaires» –, s’est maintenant nettement amélioré, rendant «possibles» les auditions, selon le corps médical.
Le procureur de la République de Paris, François Molins, avait pourtant indiqué vendredi que le pronostic vital de l’assaillant, sérieusement touché par balles, était «très engagé».
Mais le terroriste présumé refusait toujours lundi en fin de matinée de parler aux enquêteurs de la section antiterroriste de la brigade criminelle (SAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Ils étaient venus, au moins à deux reprises,… sur son lit d’hôpital, l’interroger sur ses motivations.
Pour l’heure, aucun signe d’allégeance à une organisation terroriste et pas de revendication de l’attaque par l’«Etat islamique» (Daech).
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