Le théâtre arabe et africain, dans la diversité de ses inspirations et de ses performances, sera célébré à Tunis à l’occasion des de la 19e édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC 2017).
Par Fawz Ben Ali
La direction de ce festival a donné une conférence de presse mercredi 29 novembre 2017, à la salle Africart, à Tunis, pour dévoiler les nouveautés et les différentes sections de cette nouvelle édition, qui se tiendra du 8 au 16 décembre 2017.
Retour de la compétition officielle
Le nouveau directeur des JTC, Hatem Derbal, qui succède à Lassaad Jamoussi, a promis une 19e édition exceptionnelle, qui se distinguera des précédentes sur plusieurs points, notamment par le retour de la compétition officielle, «car il est important de redonner aux artistes l’envie de donner le meilleur d’eux-mêmes et de rétablir l’esprit de compétitivité», a-t-il indiqué. Ainsi, 11 pièces théâtrales seront en compétition officielle (2 Tunisiennes, 6 arabes et 3 africaines).
Le jury sera composé de Wahid Saafi (ancien directeur des JTC), Boutros Rouhana (dramaturge, metteur en scène et acteur libanais), Ousmane Diakhaté (spécialiste sénégalais en histoire et esthétiques du théâtre), Adel Gershouli (poète et chercheur syrien) et Asma El Houri (actrice et metteuse en scène marocaine).
Parallèlement à la compétition officielle, le festival comprendra cette année différente autres sections, qui permettront au public de découvrir le meilleur des dernières productions théâtrales tunisiennes, africaines, arabes et mondiales, allant des formes classiques aux propositions les plus contemporaines.
Le théâtre tunisien étant en pleine effervescence ces dernières années, le comité artistique des JCC (présidé par Taoufik Jebali et Raouf Ben Amor) avait reçu un nombre énorme de propositions parmi lesquelles il a sélectionné 56 pièces (46 pour adultes et 10 pour enfants), «un nombre record», affirme le directeur des JCC.
Dans un esprit de décentralisation
La comédienne Insaf Ben Hafsia, chargée des JTC régionales, a indiqué que le festival tient au principe de décentralisation et de culture pour tous et sera donc présent à l’intérieur du pays (Kef, Gafsa, Kairouan, Sfax, Kasserine, Medenine …), ce qui sera aussi l’occasion de raviver les centres d’arts dramatiques de ces différentes régions, et notamment celui du Kef qui sera à l’honneur cette année à l’occasion de son 50e anniversaire.
Hatem Derbel et Mohamed Mediouni.
Dans ce même esprit de décentralisation, Hatem Derbal a annoncé que pour la première fois dans l’histoire des JTC, l’ouverture ne sera pas réduite à un seul espace mais sera une sorte d’«ouverture éclatée» afin de permettre au plus grand nombre de festivaliers d’y prendre part. Ainsi, le Théâtre municipal accueillera la cérémonie et la pièce d’ouverture, et trois autres espaces (Le Rio, Le 4e Art et Le Mondial) seront ouverts au public, au cours de la même soirée, pour trois autres performances différentes.
Comme chaque année, Les JTC rendent un hommage posthume aux figures emblématiques du théâtre tunisien décédées entre deux sessions, en signe de reconnaissance pour leurs parcours et leurs contributions : Raja Ben Ammar, Tahar Baccouche, Romdhane Chatta, Slim Mahfoudh, Mohsen Ben Abdallah, Houcine Kahwaji, Hatem El Ghanmi, Hedi Zoghlami et Hamadi Khelii.
Une place pour le théâtre scolaire
Les JTC prévoient cette année plusieurs activités parallèlement aux performances théâtrales comme les débats, les ateliers de formation pour les métiers du théâtre, les colloques… tout en mettant la lumière cette année sur la danse et le théâtre scolaire, des activités que la direction du festival espère maintenir à long terme grâce au partenariat avec la Cité de la Culture, comme l’a indiqué Hatem Derbal.
Mohamed Médiouni, coordinateur du séminaire, qui portera sur le thème : «Le Théâtre, pensée et raisonnement aussi», a annoncé une exposition pour présenter un grand nombre de publications sur le théâtre et une table-ronde intitulée «Théâtre, écriture et livre aussi», en présence de professionnels du domaine pour aborder la question de l’écriture théâtrale, une pratique qui se perd dans la région où domine la vague de l’écriture collective fondée sur l’improvisation, et de l’édition du livre théâtral.
Interrogé sur le budget de la 19e édition, le directeur du festival a indiqué que le budget initial était de 400.000 dinars tunisiens (DT) mais grâce aux nouveaux partenariats, il s’est élevé à 700.000 DT.
Le prix unique des tickets pour tous les spectacles est fixé à 5 DT (comme l’année précédente) et les étudiants bénéficieront d’un tarif réduit.
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