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Négociations de l’Aleca: La colère des agriculteurs tunisiens

En marge du 2e round des négociations sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca), la Fédération tunisienne des agriculteurs a publié, le 29 mai 2018, un communiqué dans lequel elle déplore «l’absence de la profession et de l’agriculteur» dans ces négociations.

La Fédération, qui estime que l’Aleca «constitue un danger sur le secteur agricole et menace la sécurité alimentaire de la Tunisie», ajoute que «le lancement des négociations avec la partie européenne en cette conjoncture économique constitue une menace pour plusieurs systèmes agricoles qui font face à de grandes difficultés, entre autres la hausse du coût de production, l’impact du glissement du dinar sur les importations des équipements agricoles…»

Avec cette réaction la Fédération tance Hichem Ben Ahmed, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur et chef négociateur de l’Aleca du côté tunisien, qui, interpellé sur le secteur agricole en marge de ce 2e round, qui se tiennent du 28 au 31 mai 2018, à Tunis, avait déclaré qu’il «suit de près l’évolution du secteur agricole, en concertation avec les organisations agricoles tunisiennes, à l’instar de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap)». Ce même Hichem Ben Ahmed qui a révélé par la même occasion tout ignorer d’une étude selon laquelle 90% des agriculteurs tunisiens seraient contre l’Aleca».

Au regard de beaucoup d’indices, le gouvernement a tendance à accélérer les négociations en cette période de crise et de démobilisation générale (ramadan, crise politique…), à faire fi, s’il le faut, des intérêts des secteurs concernés par ces négociations (agriculture et services…) et à refaire le coup de Ben Ali quant il avait conclu, en 1995, l’Accord d’association de libre échange pour les produits manufacturés avec l’Union européenne, dans la discrétion la plus totale, c’est-à-dire sans la concertation avec aucune partie, sans effort de communication et surtout sans débat public.

Khémaies Krimi

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