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Noureddine Ben Ticha, nouveau Saïda Sassi de la Tunisie

31 ans après, l’Histoire se répète. Jadis, en 1987, Zine El Abdidine Ben Ali et Kamel Eltaïef avaient chargé Saïda Sassi – nièce proche de Bourguiba – de les informer sur ce qui se trame au Palais de Carthage et à manipuler le président pour leur compte. Aujourd’hui, c’est Noureddine Ben Ticha qui est le nouveau Saïda Sassi de la Tunisie.

Par Imed Bahri

Le conseiller politique du président de la république Béji Caïd Essebsi, homme de main de Kamel Eltaïef, est chargé par le nouveau tandem de circonstance Kamel Eltaïef-Nabil Karoui, patron de Nessma (réunis par leur volonté commune de faire tomber le gouvernement) de les informer sur ce qui se passe au Palais et de manipuler soigneusement, minutieusement et méthodiquement, le président pour leur compte.

On vient d’en avoir la preuve ce soir, dimanche 15 juillet 2018,en écoutant le président, hélas manipulé et que l’interviewer de Nessma ne manquait pas de le manipuler davantage et de le remonter contre le chef du gouvernement par ses questions innocentes.

Manipuler et mettre sous influence le président

On avait l’impression que c’était Nabil Karoui qui posait les questions. D’ailleurs cette interview a été un cadeau à ce hors-la loi, qui a permis de renforcer le sentiment d’impunité de ce dernier, qui pense que le chef de l’Etat le couvre.

L’interviewer de Nessma dans son introduction et dans ses questions n’a cessé d’orienter vicieusement l’interview, de manipuler le président ainsi que l’opinion. Il veut montrer que Youssef Chahed a failli totalement et montre que la situation est si chaotique que si le président soutienne ne serait-ce à demi-mot Chahed, il ne sera plus crédible et son soutien devient suspect.

Une interview pernicieuse, mesquine et dont le but est de montrer que le chef du gouvernement est lâché et qu’il a échoué totalement. Un travail de fond entrepris par des manipulateurs professionnels dont la manipulation est ficelée, travaillée et étudiée dans les moindres détails.

Un retour en arrière s’impose pour bien déceler ce qui se trame aujourd’hui. Après que le président Bourguiba ait répudié sa deuxième épouse Wassila Ben Ammar car il s’agissait d’une répudiation et non d’un divorce – puisque Bourguiba n’avait pas respecté les procédures et les conditions légales du divorce comme la tentative de conciliation, un simple communiqué et puis s’en va – c’est bien la nièce de Bourguiba (la fille de sa sœur, Saïda Sassi), qui est devenue très proche de lui et l’a monopolisé au dépens de tous ses autres proches. Elle fut chargée par Ben Ali et Eltaïef de les informer sur tout ce qui se passe et se trame au Palais présidentiel et de manipuler le président pour le compte du tandem Ben Ali-Eltaïef. D’ailleurs, c’est elle qui avait convaincu son oncle de nommer Ben Ali à la place de Rachid Sfar en lui racontant les «exploits» parfois exagérés et parfois inventés du ministre de l’Intérieur. C’est grâce à cette manipulation qu’il s’est vu promu Premier ministre le 2 octobre 1987.

Pire, l’information en or, l’information-clé, l’information capitale sans laquelle Ben Ali ne serait jamais devenu président fut livrée par Saïda Sassi à savoir que le 8 novembre au matin Bourguiba comptait limoger Ben Ali et nommer Mohamed Sayah à sa place.

Grâce à cette information, le projet de destitution de Bourguiba fut accéléré et eut lieu dans la nuit du 7 au 8 novembre. C’est l’importance d’avoir une personne bien placée, bien implantée, bien enracinée au cœur du pouvoir qui livre l’information à une partie bien déterminée et manipule en sa faveur. Aujourd4hui le tandem Eltaïef-Karoui fait de même avec l4homme de main de Kamel Eltaïef, Noureddine Ben Ticha.

Une alliance de circonstance

Entre Kamel Eltaïef, chef d’une entreprise (et non pas homme d4affaires) de matériaux de construction et lobbyiste et Nabil Karoui, affairiste véreux et sulfureux, ce n’est pas l’affinité qui les réunit. Au fond chacun se méfie de l’autre, en plus M. Eltaïef n’a jamais oublié et pardonner à Karoui d’avoir été le frère jumeau de son ennemi, Chafik Jarraya. D’ailleurs aujourd’hui du fond de sa cellule, M. Jarraya doit apprécier l’alliance de Karoui avec son ennemi. Cette alliance est dictée par la volonté commune de faire tomber l’actuelle gouvernement qui ne leur sert pas leurs desseins politiques et Youssef Chahed n’est pas une marionnette pour ces gens habitués à être des marionnettistes. L’alliance se complète. M. Karoui via sa télévision manipule les masses, les désinforme, crée une haine du gouvernement et de son chef auprès des citoyens qu’il manipule vicieusement en imputant à ce gouvernement tous les malheurs du pays. Quant à M. Eltaïef, il mobilise ses réseaux et son homme de main qu’il a réussi à faire nommer conseiller du président pour qu’il les informe et leur serve à manipuler le président comme ils veulent afin de le convaincre que tout va mal à cause de Youssef Chahed.

Nabil Karoui veut la tête du chef du gouvernement car ce dernier n’a pas interféré en sa faveur auprès de l’administration fiscale, il ne lui a pas donné des instructions pour fermer les yeux sur les déboires fiscaux de l’affairiste (fraude et évasion fiscales). Youssef Chahed refuse de le couvrir et de le protéger alors il s’acharne à le diaboliser via sa chaîne – véritable arme de règlement de comptes personnels de Karoui – et à œuvrer méthodiquement afin de faire tomber le gouvernement. Se débarrasser de M. Chahed et ramener une marionnette qui le couvre à sa place.

Quant à M. Eltaïef non seulement M. Chahed n’est pas sa marionnette ce qui l’exaspère, lui un des grands marionnettistes de la république, mais en plus il a limogé un de ses proches, Lotfi Brahem.

Le lobby de M. Eltaïef s’étend des médias à l’administration en passant par la sphère politique mais sa chasse gardée reste le ministère de l’Intérieur. En limogeant son homme dont il voulait faire le prochain chef de gouvernement puis le prochain président en 2019, dont il voulait faire le prochain homme fort du pays, M. Chahed lui a déclaré la guerre. M. Chahed ne s’est pas arrêté là. Il a entrepris une série de nominations au sein de l’appareil sécuritaire afin de combler des postes vides et cette série de nominations entreprise était une dé-kamélisation du ministère de l’Intérieur. M. Eltaïef sentant son empire vaciller, s’acharna à faire tomber ce gouvernement et son chef qui non seulement n’est pas du tout docile mais en plus le défie, un sacrilège!

Et là, l’opération s’est mise en place, on utilise les événements tragiques et on les instrumentalise afin de faire tomber le gouvernement, d’abord Kerkenah et après la semaine dernière à Jendouba. Mais aussi une tentative de faire tomber le gouvernement via l’Assemblée en mobilisant les élus afin de parvenir à faire voter une motion de censure contre ce dernier. Divers relais et partis politiques étaient mis à contribution. Toutes ces tentatives se sont soldées par un échec et le gouvernement tient encore en place malheureusement pour eux. Dernière option qui leur restait était celle de manipuler le président via le conseiller Ben Ticha. Ce dernier, certaines personnes le qualifient de larbin de Kamel Eltaïef, d’autres plus gentilles le qualifient de conseiller de M. Eltaïef mais cette gentillesse est emprunte d’une naïveté qui impose une question, s’il est conseiller du président et qu’il est aussi conseiller de M. Eltaïef et bien notre président et le lobbyiste ont le même conseiller…

Décidément, le président qui est apparu complètement manipulé et totalement sous influence ce soir, dimanche 15 juillet 2018, sur Nessma TV, n’a apparemment pas qu’une conseillère s’appelant Saïda à savoir Saïda Garrache, il en a deux, elle et M. Ben Ticha, le nouveau Saïda Sassi de la Tunisie. Notre président comme on l’a vu ce soir baigne dans «la saâda» (le bonheur).

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