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Affaire Jarraya : Le principal témoin à charge harcelé par la justice

Ahmed Laouini, employé au ministère de l’Intérieur, le principal témoin à charge dans l’affaire Chafik Jarraya, s’est vu coller pas moins de 6 affaires. Cherche-t-on à faire innocenter ou à alléger les accusations contre le baron de la corruption et ses complices ?

Dans une déclaration à Kapitalis, aujourd’hui, dimanche 12 août 2018, Me Lazhar Akremi, l’un de ses avocats, a indiqué que le comité de défense de Ahmed Laouini va donner une conférence de presse, mardi prochain, 14 août, à 10 heures, à l’hôtel Africa, pour faire des révélations à propos des affaires collées à leur client et des harcèlements dont il fait l’objet de la part du pouvoir judiciaire, et notamment de la part du procureur de la république, Bechir Akremi, depuis l’arrestation de Chafik Jarraya, le 23 mai 2017, et les poursuites lancées contre ce dernier par le tribunal militaire pour atteinte à la sûreté publique, trahison et intelligence avec une armée étrangère. Traduire : les milices armées islamistes en Libye.

Les 3 membres du comité de défense de Ahmed Laouini sont, outre Me Lazhar Akremi, Me Nadhir Ben Yedder et Me Abdessattar Messaoudi.

Rappelons que Ahmed Alouini a déclaré aux juges que son ex-patron, Saber Laajili, ancien chef de la brigade antiterroriste, à Gorjani, arrêté le 30 mai 2017, l’a appelé à son bureau, en septembre 2016, en présence de Chafik Jarraya, et lui a demandé de retrouver le dossier d’un jihadiste libyen incarcéré en Tunisie et de le manipuler de manière à faire libérer ce dernier, ce que le sécuritaire dit avoir refusé.

Quand on sait qu’outre Saber Laajili, d’autres hauts responsables sécuritaires sont poursuivis dans cette même affaire Jarraya, notamment l’ancien ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli, en fuite depuis plusieurs mois, Imed Achour, ancien directeur spécial des services spéciaux, arrêté depuis le 2 novembre 2017, on peut sérieusement craindre des tentatives pour discréditer leur principal accusateur dans cette affaire d’Etat qui risque d’éclabousser de hauts responsables de l’Etat et des dirigeants de partis politiques. D’autant que, selon Me Akremi, les procès intentés contre Ahmed Alouini ne tiennent pas la route et les accusations sont farfelues.

Imed Bahri

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