La production tunisienne de phosphate, au terme des 9 premiers mois de cette année, s’est élevée à 2,6 millions de tonnes, soit une baisse de 25% par rapport à la même période de l’année dernière.
C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui, mercredi 3 octobre 2018, la direction de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Les exportations de phosphate représentent une source importante de devises étrangères – et, actuellement, selon la Banque centrale de Tunisie, ces réserves en monnaies étrangères se situent à un niveau de 77 jours d’importations, c’est-à-dire très loin des 140 ou 145 jours d’avant la révolution.
Autant dire, donc, que tout porte à croire que cette faible production de phosphate, durant les neuf premiers mois de cette année, compromettra sérieusement l’objectif que le gouvernement a fixé pour ce secteur, à savoir le niveau de 6 millions de tonnes.
En 2017, le volume de phosphate produit par notre pays avait atteint les 4,5 millions de tonnes. À titre de comparaison, en 2010, la Tunisie avait produit près de 8,2 millions de tonnes de phosphate.
Depuis la révolution, la moyenne annuelle de production tunisienne de ce minerai n’a jamais dépassé les 4,5 millions de tonnes.
Et cette baisse de production a, logiquement, entraîné la perte de marchés importants, notamment l’Inde et le Brésil qui ont été obligés de s’approvisionner ailleurs que dans notre pays, et contraint la Tunisie à concentrer ses ventes de phosphate sur la clientèle européenne.
Durant les récentes années, l’on a estimé à plus de 2 milliards de dollars – soit près de 6 milliards de dinars tunisiens ! – le volume du manque à gagner que notre pays a enregistré, principalement en raison de cette baisse des exportations de phosphate qui est due aux mouvements de protestation anarchiques et aux blocages répétés du transfert de ce minerai de la région de Gafsa vers ses destinations interne et étrangère.
Marwan Chahla
Source: Reuters.
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