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Une certaine idée de la Tunisie

Loin de la politique politicienne, loin des querelles de chapelle stériles et infructueuses, loin de la guerre des ego qui fatigue le pays, l’auteur esquisse, à travers ce texte, les contours d’une belle Tunisie, prospère, apaisée et qui gagne.

Par Chedly Mamoghli *

Quand on aime son pays, quand on est patriote, on ne peut pas rester indifférent quant à son devenir. Seuls les lâches s’en moquent. Chacun parmi les patriotes se bat à sa manière pour un idéal et chacun rêve à sa manière de voir flâner la Tunisie dans les cieux les plus élevés des nations.

La Tunisie doit être démocratique avec un vrai Etat de droit.

Les gouvernants doivent être des visionnaires et des stratèges et non pas des carriéristes et des opportunistes. Ils doivent être concentrés sur l’intérêt général et non pas sur leur hubris.

Elle doit être inclusive pour tous ses enfants indépendamment de leur genre, de leur race, de leur religion, de leur origine sociale ou de leur orientation sexuelle. Chacun doit être ce qu’il est et avoir sa place comme acteur d’un pays qui évolue et qui prospère et non pas comme un spectateur médusé et impuissant d’un naufrage collectif.

Je voudrai voir la jeunesse heureuse, épanouie et créatrice et non pas désespérée et abandonnée qui se suicide, qui fuit en se jetant dans la Méditerranée ou qui se fait exploser par haine sociale, ressentiment et frustration.

Je voudrai que la culture et les arts soient placés au-dessus de tout. Que des bibliothèques poussent partout dans le pays aussi bien dans la Tunisie citadine que dans la Tunisie rurale. Que la médiocrité soit vaincue à jamais et que le savoir et la connaissance triomphent pour toujours. Que notre jeunesse lise les romans de Tolstoï, Druon et Mahfouz, qu’elle lise les nouvelles de Maupassant, de Poe et de Douagi. Que les débats sur les plateaux et dans les cafés ne tournent plus autour des sujets à la con mais autour de Spinoza, Locke ou le grand penseur de notre époque Noah Harari. Que les stars du pays ne soient plus les ignares qui squattent les plateaux télé et monopolisent le débat public, qu’ils soient les écrivains, les artistes et les créateurs qui émergeront.

Je voudrai que les parcs, les jardins et les espaces verts poussent partout pour que les citoyens de tous les âges trouvent où respirer, s’adonner à l’exercice physique et s’épanouir. Que nos universités deviennent les hauts lieux du savoir qui donnent naissance à une vraie élite remarquable et exceptionnelle. Que le sport devienne un mode de vie. Que non seulement un sport de haut niveau, digne de ce nom, émerge et que l’accent soit mis sur le sports individuels et féminins, véritables viviers de médailles, mais également que le sport soit incorporé à notre culture. Que nous devenions une nation sportive.

Je voudrai que l’Espérance soit sur le toit de l’Afrique, non pas seulement en remportant la Champions League africaine mais en régnant sur le football continental. Que notre équipe nationale brise le plafond de verre et se qualifie au second tour de la Coupe du monde.

Je voudrai qu’une femme devienne présidente non parce qu’elle est femme mais parce qu’elle le mérite. Que l’islam des Lumières, l’islam de la paix, celui de nos parents et de nos grands-parents, l’islam spirituel entre l’être et son Créateur – et non pas l’islam politisé et gadgétisé à des fins idéologiques – reprenne ses lettres de noblesse et regagne du terrain dans nos contrées.

Voir la Tunisie telle que je la pense dans mon idéal, quel bonheur!

Cela relèverait peut-être du rêve! Serait-ce des vœux pieux? Qu’importe! L’essentiel est d’avoir un idéal pour lequel on se bat car que serait la vie sans un idéal? Que serait la vie sans rêve? Elle serait vide de sens et ne mériterait pas d’être vécue. Elle serait une coquille vide. Je ne me départirai pas de mon idéal jusqu’au dernier souffle. Vive la Tunisie!

* Juriste et éditorialiste.

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