Tel est l’intitulé de l’étude publiée en 2019, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui tente d’évaluer les opportunités et les contraintes liées au développement des coopératives agricoles en Tunisie.
Cette étude réalisée dans le cadre de la coopération entre la FAO, et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), arrive à un moment charnière dans l’évolution du secteur coopératif en Tunisie.
Elle s’adresse aux décideurs politiques et à leurs partenaires au développement, et vise à apporter des réponses à la question fondamentale suivante: les coopératives agricoles tunisiennes peuvent-elles devenir un moteur de l’investissement agricole et de la transformation rurale ? Et à quelles conditions?
De la réponse qui sera apportée à cette question dépendra aussi, en grande partie, le sort de la petite agriculture familiale et, plus généralement, celui des ambitions de développement territorial équitable et durable en Tunisie.
Les coopératives en Tunisie, comme dans beaucoup de pays émergents, ainsi que les autres formes d’associations de producteurs, ont été principalement créées à l’initiative de l’État comme véhicules pour faciliter la mise en œuvre des stratégies de développement.
Malgré la multiplicité des soutiens publics qu’elles reçoivent, ces coopératives souffrent, dans leur ensemble, d’insuffisances structurelles ne leur permettant pas de remplir leur rôle potentiel dans le développement agricole, et la réduction de la pauvreté rurale. Elles ne représentent aujourd’hui que 6% des agriculteurs et seules 10% d’entre elles, peuvent être considérées comme des réussites.
L’incidence de la pauvreté rurale, qui a régressé mais demeure à 23%, plus de 2 fois plus élevée que celle de la pauvreté urbaine (9%), la fragmentation de notre secteur agricole, les conséquences prévisibles du changement climatique, et la libéralisation progressive du marché intérieur, érendent la relance du secteur coopératif plus que jamais opportune.
Aussi, les autorités et leurs partenaires entendent-ils promouvoir un grand mouvement d’adhésion coopérative dans le cadre du plan de développement 2016-2020, et ont lancé des réformes institutionnelles et financières, visant à créer un environnement favorable à l’investissement privé et coopératif, dans le secteur agricole et rural.
Par ailleurs, la révolution de 2011 a probablement ouvert un espace pour l’émergence d’un secteur coopératif autonome, qui serait soutenu par l’Etat, au travers d’une relation de partenariat et non plus de tutelle. La nouvelle loi-cadre sur l’économie sociale et solidaire, pourrait constituer une opportunité idéale pour préciser les conditions de ce partenariat.
Source : FAO
Donnez votre avis