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Football : Le Club africain s’enfonce davantage dans la crise

Le match d’hier à Redeyef s’est déroulé dans une ambiance très tendue.

L’entraîneur du Club africain Victor Zvunka «abandonne» le groupe et choisit le camp des dirigeants, accusant les joueurs de «négligence», ce qui ajoute à la tension générale au sein d’une équipe qui ne voit pas le bout de la crise.

Par Hassen Mzoughi

Le match entre le Club africain (CA) et l’Etoile sportive Metlaoui (ESM), hier, mercredi 22 mai 2019, au stade de Redeyef, qui s’est soldé par la victoire 1-0 du club local, a débuté avec une heure de retard, le temps d’évacuer les supporteurs du club visiteur, entrés par force au stade, alors que la rencontre était ouverte uniquement aux fans locaux par décision des autorités sécuritaires.

Zvunka choisit le bras-de-fer avec les joueurs

L’opération évacuation a nécessité des renforts importants de la garde nationale, mais que de frayeur avant, pendant et après ce match d’un autre âge !

Comme la énième défaite n’a pas suffi, les supporteurs ont attaqué les joueurs après la rencontre, ce qui a forcé la police à utiliser le gaz lacrymogène pour disperser les fans excités.

Hors de lui hier après la défaite, l’entraîneur du CA accuse des joueurs de «négligence et de manipulation», exigeant leur passage devant le conseil de discipline. Preuve que les relations entre les deux parties ne sont pas un exemple de sérénité. Plus, Zvunka semble avoir perdu le contrôle du groupe et s’il s’en remet à la solution administrative, il reconnait n’avoir aucune solution pour rétablir «l’ordre» au sein du groupe.

Les joueurs ne se sentent plus «impliqués» dans ce que sera l’avenir proche du CA. Conséquence : des rapports joueurs-dirigeants de plus en plus exacerbés.

Les joueurs regrettent non seulement le laxisme des dirigeants qui ne parviennent pas à apporter les bonnes solutions et laissent la porte ouverte aux malentendus et au doute (notamment en matière de salaire), mais refusent d’être le bouc émissaire. N’ont-ils pas affirmé récemment qu’ils seraient prêts à «tout déballer» si les dirigeants continuaient à leur chercher noise en leur faisant porter la responsabilité des déboires du CA ?

Le technicien dit la chose et son contraire !

Croyant pouvoir se protéger, Zvunka choisit le camp des dirigeants en accusant les joueurs de «négligence et de manipulation», en cautionnant la politique de diversion des dirigeants (cas Zouhaier Dhaouadi et Oussama Darragi), ce qui ajoute à la tension générale.

D’ailleurs les contradictions de l’entraîneur français sont monnaie courante. Il a affirmé hier qu’il «n’a pas reconnu son équipe». Gros paradoxe. Il y a quelques jours, il a chaudement salué la victoire de cette même équipe face à l’Union sportive de Tataouine (IST), se félicitant d’avoir enfin retrouvé le CA qu’il aime. Un peu plus auparavant, en avril dernier, il a qualifié les joueurs du CA de joueurs «seulement bons à l’entraînement».

Le premier jour de sa prise de fonction, le Français avait bien vu que tout allait de travers. Il a tout de même accepté le défi avant de se rendre compte par la suite qu’il n’avait pas les moyens de mettre d l’ordre au sein d’un groupe miné par les divisions et refusant le principe de l’alternance quand les résultats ne suivent pas ou que des joueurs «influents» sont laissés sur le banc. Cet aspect du problème avait marqué la brève période du technicien belge Jose Riga qui a été «dégagé» par ces joueurs jaloux de défendre leur «statut de titulaire inamovible» en dépit de leur mauvais rendement.

En pleine tourmente, le CA va terminer la saison comme il peut, mais c’est clair, ce club prestigieux s’avère de plus en plus compliqué à gérer, avec des «anciens» qui restent à distance (à tort ou à raison) et des nouveaux isolés et incapables d‘engager une transition tranquille.

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