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Nidhal Saadi au Festival de Carthage : Entre audace artistique et insouciance juvénile

C’est un grand défi que s’est lancé le comédien et humoriste Nidhal Saadi, mardi 6 août 2019, en présentant son one man show ‘‘La hakka la hakka’’, dans le cadre de la 55e édition du Festival international de Carthage.

Ce fut aussi une aventure à plusieurs titres. D’abord, parce qu’il ne s’est jamais produit en solo sur la scène du théâtre romain de Carthage, qui a vu défiler de grandes stars internationales au cours du dernier demi-siècle. Il fallait oser et avoir un certain degré d’audace et d’insouciance juvénile. Et Nidhal Saadi, qui ne se doute de rien, et surtout pas de ses capacités à séduire le public, en a à revendre.

Ensuite, parce que je jeune artiste n’a jamais affronté le public de ce festival qui fait trembler les plus endurcis.

Et enfin, parce que, dans sa courte vie d’artiste, il n’a jamais fait du théâtre. C’est d’ailleurs ce que lui reprochent ses détracteurs, dont quelques envieux que le succès de Nidhal Saadi rend fous de rage.

L’humoriste réussit à mettre d’accord le public et les critiques

Ce fut sans doute une aventure douloureuse pour le jeune artiste mais tout aussi exaltante, car au bout d’une heure et demi de prestation il a réussi à gagner le cœur de ce public difficile et une grande partie des critiques qui se sont déplacés massivement ce soir-là pour juger le potentiel de cet enfant de Bizerte.

Pour une nouvelle création ce fut une grande réussite tant au niveau du jeu d’acteur qu’à celui des messages véhiculés. C’est un spectacle à la fois drôle et divertissant, mais qui interpelle aussi la conscience et donne à réfléchir sur certains thèmes graves.

Nidhal Saadi a préféré aller à l’essentiel, en évoquant les tares et les faiblesses d’une société qui refuse de parler avec elle-même à travers des thématiques d’actualité dont le racisme, les rapports entre les couples, les coutumes et les traditions qui ont la peau dure.

Courage, sincérité et beaucoup d’humour

Dans cette œuvre sincère et sans prétention, Nidhal Saadi a osé établir un parallélisme et des comparaisons entre deux cultures différentes, celle de son pays natal la Tunisie et celle de son pays de résidence, la France, pour évoquer l’effort qu’il a dû déployer pour s’intégrer et se faire accepter au sein des deux sociétés.

La grande audace de Nidhal Saadi fut sans doute son entrée en scène avec une performance théâtrale dont les faits se déroulent pendant le règne de Jules César. C’est de l’humeur noir ou de l’autodérision utilisés par l’artiste pour évoquer son parcours d’artiste à la fois adulé par son public et critiqué par d’autres, avec courage, sincérité et, bien sûr, beaucoup d’humour, mais sans dérapage ni mauvais goût.

Une belle soirée réussie pour Nidhal qui a su assurer de bout en bout son show auquel il a invité son ami et compagnon de route le grand acteur Dhafer El Abidine. Ce fut la surprise du jeune chef…

I. B. (avec communiqué).

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