Accueil » Coupe de Tunisie de football : Le Club sfaxien champion de la résistance

Coupe de Tunisie de football : Le Club sfaxien champion de la résistance

En s’imposant à l’issue de l’épreuve des tirs au buts (5-4), face à l’Etoile sportive du Sahel (0-0 après prolongations), le Club sportif sfaxien (CSS) a enlevé sa 5e Coupe de Tunisie, au terme rencontre d’un niveau technique décevant où il a fait valoir une grosse détermination.

Par Hassen Mzoughi

Sur l’ensemble du matche, l’Etoile du Sahel a été meilleure avec plus de velléité de jeu et notamment deux poteaux touchés par Karim Laribi en fin du temps réglementaire et en prolongations. Mais l’important en finale c’est de gagner et c’est ce qui reste au palmarès !

Le CSS l’a fait et c’est tout son mérite mais les Etoilés doivent s’en prendre à eux mêmes pour avoir non seulement gâché deux occasions énormes en cours du match pour faire la différence, mais aussi pour s’être montrés très mal inspirés lors des tirs aux buts, ratant 3 essais sur 7 par Mohamed Methnani, Karim Laribi (encore lui) et Bilel Mejri, contre 2 essais manqués par le CSS. Avec un tel gâchis, difficile de prendre l’avantage.

Lors de ce matche, les défenses ont pris l’ascendant sur les attaques. Les deux gardiens qui n’ont pas été sérieusement sollicités se sont mis en évidence lors de la séance des tirs aux buts. Le sfaxien Aymen Dahmen et l’Etoilé Makram Bdiri ont réussi à repousser deux tirs chacun, remplissant convenablement leur devoir, mais le reproche est adressé aux tireurs qui ont rivalisé de maladresses techniques, lors des quatre derniers tirs de la première série. Bdiri aura même sauvé une balle de match en faveur du CSS mais il n’a pas été suivi par ses coéquipiers.

La grosse détermination du CSS

Battu par le Club africain (CA) en finale de l’édition 2018, l’Etoile a manqué hier sa tentative de gagner sa 11e coupe de Tunisie face au Club sfaxien qui a été beaucoup plus chanceux. Il a finalement enlevé la Coupe avec une grosse détermination et une présence mentale sans reproche; un trophée qui le fuit depuis 2009, et surtout deux finales perdues devant ce même ESS en 2012 et 2014.

Cette fois, le CSS n’a pas raté sa chance. Le mérite revient certes aux joueurs, mais aussi à Ruud Kroll et notamment à Fethi Jebel, l’entraîneur intérimaire qui a dirigé l’équipe en demi-finale contre l’Espérance sportive de Tunis (EST). Mais quelle chance pour le nouvel entraîneur, le Monténégrin Nebodsa Jovovic, qui enlève un trophée juste quelques 23 jours après son arrivée à Sfax.

Moncef Khemakhem, président du club, et ses partenaires récoltent le fruit d’une longue patience, mais si le CSS ouvre une nouvelle page, il lui faut encore de la patience et de la lucidité pour aller de l’avant, car beaucoup de travail est indispensable.

Le CSS avait besoin de ce trophée pour couper court avec une longue période de vache maigre et reprendre confiance. Ce titre va booster le club mais le plus important, c’est d’avancer dans la sérénité qui, malheureusement, a longtemps manqué et handicapé sa progression.

L’ESS échoue malgré le bon travail de Ben Ouanes et Kechrida

Pour la seconde saison consécutive, l’ESS rate une finale de Coupe de Tunisie. Si la saison dernière il a été largement dominée par le Club africain (4-1), il a été inefficace hier malgré l’apport dans le jeu offensif des deux latéraux Mortadha Ben Ouanes, sans doute le meilleur joueur du matche, et Wajdi Kechrida, très utile lui aussi en seconde mi-temps sur l’aile droite.

Faouzi Benzarti a mis le paquet en alignant 4 attaquants en seconde période: en plus du titulaire Karim Laribi, il a fait entrer Hamza Lahmar, Fares Belarbi et l’ex-«sang et or» Bilel Mejri. Sans résultat valable. Ce qui amène à poser la question de la qualité dans le secteur offensif avec notamment un Laribi qui n’apporte rien malgré sa titularisation régulière en pointe.

Il est évident que l’ESS a un vrai chantier au niveau du compartiment offensif. Le problème est surtout qualitatif, car pour faire carrière en Ligue des champions, le club devrait recruter deux attaquants de calibre. C’est la condition sine qua non pour aussi s’imposer et localement et en Afrique.

Faouzi Benzarti, malgré tout son vécu et son aura, ne peut rien faire si l’ESS restera aussi pauvre dans le secteur qui fait gagner des trophées!

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.