Le réalisateur tunisien Mehdi Barsaoui participe actuellement au Festival du cinéma de Venise avec son film « Un fils », qui met en relief les problèmes de la Tunisie moderne.
Par Amina Mkada
La 76e édition au Festival du cinéma de Venise qui se termine le 7 septembre 2019 accueillera la première mondiale du film tunisien « Un fils » ou «بيك نعيش», qui sera en compétition dans la section «Orizzonti» (horizons) de ce festival italien.
Selon le réalisateur tunisien Mehdi Barsaoui, «présenter ce film à Venise (…) de Tunisie est exceptionnel. C’est une bonne occasion de parler de notre pays, nos problèmes et nos soucis». Et les problèmes en Tunisie sont nombreux et surviennent rapidement, dans « Un Fils ».
Ce long métrage est une coproduction tunisienne (Cinétéléfilms) et française (Dolce Vita Films et 13 Productions). Il réunit à l’écran Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah, Youssef Khemiri, Noomen Hamda, Slah Msaddek et Mohamed Ali Ben Jemaa.
L’action se déroule en été 2011, quelques mois après l’éviction du président Zine El Abidine Ben Ali: Meriem (Najla Ben Abdallah) est à une fête célébrant une promotion au travail. En rentrant chez elle, la tragédie se produit lorsque son mari Fares (Sami Bouajila) et elle-même empruntent une route où des extrémistes attaquent les militaires.
Dans le feu croisé, leur fils Aziz, 10 ans (Youssef Khemiri), est grièvement blessé et doit subir une greffe du foie. Mais les analyses de sang pour essayer de faire correspondre un membre de la famille à un donneur, révèlent que Fares n’est pas le père d’Aziz.
Selon Barsaoui, «il y a un parallèle. Quand Ben Ali est parti, tout semblait parfait au début. Mais lorsque on commence à gratter sous la surface, on découvre beaucoup de choses. C’est comme cette famille où tout est révélé dans une situation de crise».
Cette découverte déclenche un effet domino, où une révélation en entraîne une autre: les époux sont confrontés à des dilemmes moraux de plus en plus complexes, à l’image de ceux de la société tunisienne dans son ensemble.
Peuvent-ils oublier les transgressions du passé pour bâtir un meilleur avenir? Sont-ils libéraux ou coincés dans le patriarcat? Et ce qui est le plus pressant, comment peuvent-ils trouver un donneur d’organe pour leur fils, dans une société et une culture où le don d’organes n’est pas largement répandu?
Par conséquent, la crise du mariage dans ce film reflète le dilemme auquel est confrontée la transition de la Tunisie vers une société plus libérale. « Un fils » reflète le dilemme moral qui en découle: c’est facile de dire qu’on est moderne et progressiste, mais il est parfois plus difficile de le mettre en pratique.
(Avec TheNational.ae).
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