Yassine Brahim a annoncé ce soir, lundi 7 octobre 2019, sa démission de la présidence d’Afek Tounes, en précisant qu’il ne quitte pas pour autant le parti, qui, selon les résultats préliminaires des législatives, n’a obtenu qu’un siège à Mahdia, ville natale de M. Brahim, malgré sa présence dans les 33 circonscriptions concernées par ce scrutin.
Le président démissionnaire a avoué l’échec du parti dont il était le président depuis 2013 : «Loin de l’esprit de justification, nous n’avons pas réussi à atteindre nos objectifs, pour de nombreuses raisons, notamment pour nos positions mais pour des raisons également liées au climat général et à la montée des courants populistes et radicaux, suite à l’échec du système et du gouvernement», a-t-il écrit, dans un communiqué, en déplorant que le climat politique actuel soit marquée par des pratiques de bas étage, telle la corruption.
Il a également appelé les membres d’Afek a mettre en oeuvre les réformes nécessaires au sein du parti tout en assurant se tenir à disposition des dirigeants pour participer aux prochaines étapes, en vue de revoir la stratégie du parti.
Depuis hier soir, après à l’annonce des résultats des sondages à la sortie des urnes, des militants d’Afek avaient appelé au départ de Yassine Brahim qu’ils accusent d’être derrière l’échec aux législatives, ainsi qu’à la présidentielle, scrutin pour lequel ce dernier a appelé ses partisans à se mobiliser et à voter pour Abdelkarim Zbidi, qui a également échoué.
Il faut rappeler que les positions de M. Brahim, au cours de la dernière mandature, notamment sa décision de quitter la coalition gouvernementale, n’ont pas été partagées par tous les dirigeants d’Afek Tounes et la plupart de ses députés, dont beaucoup ont démissionné pour rejoindre le gouvernement Chahed et son parti, Tahya Tounes. Beaucoup des démissionnaires ont dénoncé le cavalier seul de M. Brahim qui n’en fait qu’à sa tête, en prenant des décisions inspirées par des considérations subjectives et personnelles.
La traversée du désert qui s’annonce va-t-elle permettre à cet homme d’affaires venu à la politique après la révolution de janvier 2011 de faire son autocritique et d’apprendre l’humilité: le style premier de la classe qui décide de tout et se goure quatre fois sur cinq réussit rarement en politique où, parfois, il faut écouter plus et parler moins. Et, surtout, parler peu et bien.
Y. N.
Donnez votre avis