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Zouhaïr Makhlouf envoie un huissier de justice pour arrêter une conférence sur l’avancement de son affaire de harcèlement sexuel

Poursuivi dans une affaire de harcèlement sexuel, le député de Qalb Tounes, Zouhaïr Makhlouf, a envoyé ce matin , 18 décembre 2019, un huissier de justice à l’association Aswat Nissa pour l’appeler à arrêter sa conférence de presse, tenue dans le but d’éclairer l’opinion publique sur l’état d’avancement de son affaire.

Intervenue sur les ondes de Mosaïque FM, Sarra Ben Saïd, directrice exécutive de l’association, a indiqué que le politicien a estimé que la conférence constituait une ingérence dans une affaire judiciaire en cours et une tentative de diriger la justice, de faire pression sur elle et d’installer un procès diffamatoire contre lui, selon la mise en garde présentée par le huissier notaire.

Mme Ben Saïd a assuré cependant que les informations évoquées pendant la conférence ont déjà été publiées par le concerné lui-même sur son compte Facebook.

De leur côté, les avocats Donia Ben Osmane et Moahamed Chahdi, chargés de représenter la plaignante dans ladite affaire, ont comparé la mesure prise par le politicien à la politique d’intimidation adoptée par l’ancien régime (du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, ndlr) qui était pratiquée avant la révolution de 2011, soulignant que ces méthodes n’arrêteront pas l’association Aswat Nissa.

Mme Ben Osmane a, par ailleurs, estimé que la lenteur du traitement de l’affaire par la magistrature tunisienne est injustifiable et qu’elle reflète clairement une certaine procrastination.

Ce manque de réactivité, devenu classique pour la justice tunisienne, est d’autant plus déplorable qu’il concerne surtout et très souvent les affaires dans lesquelles sont impliquées les personnalités actives sur la scène politique et appuyées par des partis au pouvoir ou proches du pouvoir.

Certaines d’entre elles, à l’image justement de M. Makhlouf, siègent même à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), promulguent nos loi et jouissent tranquillement d’une immunité parlementaire… Autrement dit de l’impunité judiciaire ! Et, dans ce cas, avec la complicité de la justice.

C. B. Y.

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