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Club sfaxien : Est-ce la rupture totale entre le comité et la base ?

Moncef Khemakhem (2e à partir de la gauche), Moncef Sellami et Slaheddine Zahaf.

Rien ne va plus entre les adhérents et le comité directeur du Club sportif sfaxien (CSS) que préside Moncef Khemakhem. Le rejet, hier, vendredi 17 janvier 2020, du rapport financier, lors de l’assemblée évaluative, organisée en présence de supporteurs très en colère et … d’un service d’ordre assez fourni, est un nouvel épisode du bras de fer entre sympathisants et dirigeants.

Par Hassen Mzoughi

Une nouvelle assemblée générale évaluative devra se tenir dans un délai de 60 jours mais cela ne changera rien au topo. Les supporteurs ont perdu patience et appellent ouvertement, depuis des semaines, le comité en exercice à dégager, probablement parce qu’ils ne voient pas venir la solution aux difficultés. Parce qu’ils ont perdu confiance !

D’abord un constat : le CSS stagne bien avant l’arrivée de Moncef Khemakhem en 2016. Il a quitté les podiums depuis bientôt 7 ans en Tunisie et en Afrique. Son dernier titre de champion national, tout comme sa dernière victoire en Coupe de la CAF remontent à 2013. Tandis que sa seule finale de la Ligue des champions manquée contre Al-Ahly à Radès date déjà de 13 ans. Quant à sa dernière finale perdue de la Coupe arabe, elle eut lieu il y a… 15 ans.

Plus de 45 joueurs recrutés !

De quoi frustrer les supporteurs qui rejettent tout de même la politique de Khemakhem et son équipe, notamment les recrutements massifs et coûteux (plus de 45 joueurs pour la plupart sans apport technique et mis à l’écart) et l’animosité avec les cadres de l’équipe A, non sans incidence sur les résultats. Trois d’entre eux ont déjà quitté le groupe (Alaeddine Marzouki, Amor Bouraoui et Habib Oueslati). D’autres pourraient suivre comme les deux internationaux Nassim Hnid ou Firas Chawat, prêts à aller monnayer ailleurs leur carrière à cause des problèmes de liquidités au club! Le président du club n’a-t-il pas affirmé récemment que le CSS doit céder ses joueurs pour vivre? Oui mais avec quels résultats ?

Ce ne sont donc pas les seules dettes du club qui font jaser. Pour la seule saison 2018-2019, le Club sportif sfaxien accuse une dette de 6,7 millions de dinars tunisiens (MDT). Selon le rapport financier présenté hier (et rejeté), le montant des dépenses et des revenus au titre de la saison 2018-2019 se sont élevés respectivement à 21 MDT et à 15 MDT.

Enième coup de poker de M. Khemkhem

Le mois dernier, Moncef Khemakhem avait promis d’avancer, au plus tard en février prochain, 20 MDT de son propre argent au profit du club. Il semble que cette «générosité» ne suffira pas à calmer l’ardeur des supporteurs qui appellent à une nouvelle direction du club.

Pour cibler les besoins et obtenir des apports financiers, le président du CSS invite les mécènes et les adhérents à une réunion le 25 janvier prochain, pour redémarrer le comité de soutien, qu’il avait pourtant gelé à son arrivée à la présidence.

Les anciens présidents ainsi que tous ceux qui avaient fait partie du Comité de soutien, en plus de nombreux nouveaux visages qui voudraient (peut-être) appuyer le comité directeur seront les bienvenus.

Mais Moncef Khemakhem réussira-t-il cet énième coup de poker ?

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