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L’affaire Fathi Dammak devant le pôle judiciaire antiterroriste

Fathi Dammak.

La cour d’appel de Sousse a décidé jeudi 13 février 2020 de renvoyer l’affaire de l’homme d’affaires Fathi Dammak devant le pôle judiciaire antiterroriste. Ce dernier avait été condamné à 2 ans avec sursis, pour formation d’une bande de malfaiteurs et de trafic d’armes. Ce n’était pas chèrement payé vu la gravité des accusations.

La justice a finalement décelé un caractère terroriste dans cette affaire, qui remonte à 2012, et a répondu favorablement à la demande des avocats de la partie civile, en transférant le dossier aux autorités compétentes, à savoir, le Pôle judiciaire antiterroriste.

«La cour d’appel a cassé le jugement et déclaré que les faits ont une connotation terroriste et que l’affaire doit être renvoyée à la juridiction compétente», a indiqué Me Imed Ben Halima, dans une déclaration, ce soir, à Kapitalis.

L’avocat qui défend notamment un juge dont le nom figure dans une liste de personnalités à assassiner, a rappelé que cette affaire de trafic d’armes est intimement liée aux assassinats politiques, dont celui du dirigeant de gauche, Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013, par des extrémistes religieux.

Me Ben Halima.

Il estime ainsi que l’affaire Dammak doit être prise en charge par le pôle antiterroriste, d’autant que le concerné avait envoyé une lettre à l’ancien juge de la chambre N°13 du tribunal de première instance de Tunis, alors en charge de l’affaire de l’assassinat de Belaïd, en indiquant qu’il détient des informations pouvant aider la justice. Et étrangement, aucune suite n’a été donnée à sa lettre…

L’affaire serait aussi liée à l’organisation secrète d’Ennahdha, sachant que Fathi Dammak avait indiqué, dans sa lettre au juge de la chambre 13, que les 2 individus avec qui il avait discuté, dans la vidéo fuitée en 2012, du plan d’achat d’armes et d’assassinat d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et de journalistes, sont liés au parti islamiste, et à ses dirigeants de premier rang, ajoute Me Ben Halima.

L’avocat a également rappelé que, fin décembre 2019, le ministère public avait accepté de réexaminer le dossier de Chokri Belaïd, en ouvrant une enquête contre 16 accusés.

«Parmi eux figure le nom de Kamel Al-Aifi, cité par Fathi Dammak, comme l’intermédiaire qui l’a mis en contact avec ses 2 interlocuteurs dans l’affaire de trafic d’armes», a-t-il assuré.

Affaire à suivre… avec autant de cadavres dans le placard!

Y. N.

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