Pays du sud-ouest de l’océan Pacifique, protégé par son insularité et, surtout, par sa discipline, la Nouvelle Zélande n’a pas été trop affecté par la pandémie du coronavirus (1500 personnes atteintes, 21 morts). Le comportement responsable de sa population, à commencer par les membres de son gouvernement, explique, sans doute, ces résultats remarquables. Un exemple à méditer et, surtout, à suivre…
Par Dr Mounir Hanablia
Jacinda Ardern, la Premier ministre néo zélandaise qui s’était rendue célèbre par sa compassion avec des musulmans victimes, lors de l’attentat d’Auckland, a de nouveau fait parler d’elle d’une manière remarquable.
S’étant rendue à un restaurant avec son compagnon, sans réservation, elle s’en est vue refuser l’accès parce que les mesures de distanciation sociale imposaient un nombre limité à 100 clients, nettement en-deçà de la capacité d’accueil de l’établissement.
Mme Ardern, tout Premier ministre qu’elle est, est donc restée à attendre au dehors jusqu’à ce que la première table soit libre; on lui a alors fait le privilège de la faire entrer. Mais consciente que d’autres clients attendaient avant elle, la Premier ministre s’est hâtée de terminer son repas et est repartie juste une demi heure après s’être attablée, afin de libérer la place, tout en faisant preuve vis-à-vis du personnel du restaurant d’une amabilité et d’une gentillesse qu’ils ont avoué ne pas rencontrer souvent. Son compagnon, Clarke Gayford, s’est excusé de ne pas avoir pris la peine de réserver.
Voilà comment, dans un pays où la pandémie a touché 1500 personnes faisant 21 morts, les dirigeants au plus haut sommet de l’Etat se comportent. Il faut dire qu’il y a quelques semaines l’un de ses ministres avait dû s’excuser après avoir violé les règles du confinement, un week-end, en allant faire du vélo loin de son domicile; il n’avait pas été écarté de son poste parce que la Premier ministre n’avait pas jugé sage de remanier son gouvernement en pleine pandémie.
Quelle différence avec le comportement irresponsable de quelques uns de nos malades, suspects de coronavirus, qu’on envoie à l’hôpital, qui n’y vont pas, en prétendant plus tard s’y être rendus et ne pas avoir été hospitalisés, mettant ainsi en danger la vie d’autrui, et aidant à la propagation du virus.
C’est ce genre d’attitude qui, étendu à tout le territoire de notre pays, rend les résultats remarquables obtenus jusque-là dans la lutte contre la pandémie, toujours sujets à caution, et à remise en question. Trop beau pour être vrai, disent certains d’entre nous.
* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.
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