La Tunisie se morfond depuis 2011 dans une crise économique, dont les retombées sociales commencent à devenir insupportables pour les populations, et notamment pour les jeunes chômeurs. Pour en sortir, il faut peut-être changer de paradigme et se lancer dans de nouvelles aventures entrepreneuriales. À cet égard, les nouvelles technologies, et notamment l’Intelligence artificielle, pourraient être une voie intéressante pour une relance de l’investissement, de l’exportation et de la croissance.
Par Amine Ben Gamra *
La vitesse exponentielle de la révolution numérique redéfinit les contours de l’économie mondiale et du marché du travail de demain. Des technologies comme l’intelligence artificielle, la robotique, l’informatique en nuage et l’internet des objets transforment la façon dont les entreprises innovent, fournissent des produits et des services et s’adressent à leurs clients.
Le terme «intelligence artificielle»a été créé par John McCarthy, est souvent abrégé par le sigle «IA» (ou «AI» en anglais, pour Artificial Intelligence). Il est défini par l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, comme «la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique».
Une opportunité stratégique majeure
L’IA est une opportunité stratégique majeure pour la Tunisie d’ici les vingt prochaines années. Elle est indispensable pour accompagner le retour de l’investissement, de l’exportation et de la croissance, et l’intégration durable des entreprises tunisiennes aux chaînes de valeurs régionales et globales. Pour cela, il faut une politique volontariste qui booste l’écosystème et un plus grand support gouvernemental doit viser la création de nouveaux jeux de données, la valorisation et l’expertise scientifique.
C’est vrai qu’actuellement l’environnement international et national se caractérise désormais par l’exacerbation des risques et des incertitudes liés à l’imprévisibilité suite principalement à la crise sanitaire, la non-maîtrise des changements climatiques et la résurgence des conflits régionaux. Mais l’histoire récente de la technologie montre que les périodes de crises économiques sont propices à la prise de risque et au succès entrepreneurial.
Des opportunités au beau milieu de la crise
En effet, plusieurs entreprises se sont lancées dans des conjonctures terribles comme Microsoft et Apple, respectivement en 1975 et 1976 (en pleine stagflation consécutive au premier choc pétrolier); Netflix en 1997 (au beau milieu de la crise asiatique), Mailchimp (la première plateforme de newsletters) en 2001, au lendemain de l’explosion de la bulle internet. Puis ce fut la génération née lors de la crise financière de 2008-2009 avec Groupon, WhatsApp, Instagram, Airbnb, Slack, Uber…
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptables de Tunisie.
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