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Fathi Laayouni à la succursale de Qaradawi: «Bienvenu chez nous au Kram»

«Je voudrai saisir cette occasion pour m’adresser à la section tunisienne de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), vous êtes les bienvenus chez nous au Kram, si vous voulez vous y installez et personne ne pourra vous dérangez chez nous», a déclaré le maire du Kram, l’avocat Fathi Laayouni.

Par Imed Bahri

Le maire crypto-islamiste surnommé l’émir du Kram, qui intervenait vendredi 12 mars 2021 sur la chaîne islamiste Zitouna TV, diffusant illégalement depuis 2014, car non autorisée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), parlait de la succursale tunisienne de l’organisation fondée par le prédicateur jihadiste égyptien Youssef Qaradawi, interdite dans de nombreux pays, car considérée comme une officine diffusant les préceptes d’un islam extrémiste.

L’ex-Rcdiste zélateur de Ben Ali devenu un islamiste zélé

Fathi Laayouni, maire de la commune de la banlieue nord de Tunis depuis 2018, au passé honteux de Rcdistes – ses articles de l’époque en témoignent – est, à l’instar d’une autre sinistre figure du Kram, Imed Dghij, ancien larbin d’Imed Trabelsi, un donneur de leçons pseudo-révolutionnaire. Cette fois-ci sur la chaîne Zitouna, il s’est dit étonné qu’il n’y ait pas de sit-in devant l’association Shams défendant l’homosexualité et qui corrompt la jeunesse, qu’il n’y ait pas de sit-in devant le Parti destourien libre (PDL), un parti qu’il juge dictatorial et fasciste du fait que sa présidente ait été au service de Ben Ali, oubliant au passage qu’il l’était lui-même (le dromadaire ne voit pas sa bosse, dit l’adage tunisien), mais qu’une association (la succursale de Qaradawi) qui diffuse les valeurs de l’islam soit harcelée et attaquée, et l’a invitée à venir s’installer au Kram où, dit-il, personne n’osera la déranger, «car les habitants du Kram sont des gens conservateurs et attachés à leur religion».

Le maire crypto-islamiste a aussi déploré que la jeunesse tunisienne ne soit pas éduquée selon les valeurs arabo-musulmanes, une phrase qui pourrait faire perdre ses nerfs à l’activiste Jalel Brick qui, pas plus tard que samedi soir, déclarait que la Tunisie devait rompre son cordon ombilical avec le monde arabe et la religion islamique, que la Tunisie devait quitter la Ligue des États arabes et intégrer l’Otan.

«L’émir du Kram», comme il est surnommé, ne comprend pas qu’il y a des gens qui veulent vivre autrement qu’en adoptant le mode de vie qu’il veut leur imposer; il s’érige en gardien des bonnes mœurs et décide comment les gens doivent vivre. À l’écouter, on dirait que l’on a affaire à un ayatollah, une sorte de guide suprême qui donne les grandes lignes de ce qui doit être toléré et de ce qui ne le doit pas, sans omettre de lancer des invitations aux associations affiliées aux Frères musulmans, comme la succursale tunisienne de l’Union de Qaradawi, de venir s’installer dans sa commune – ou plutôt son émirat – où elles auraient la paix.

«Celui qui entre dans la maison d’Abu Sufyan est en sécurité», dit l’adage arabe, Abu Sufyan étant le cousin germain et frère de lait du prophète Mohamed; et bien maintenant, «celui qui entre à l’émirat de Fathi Laayouni parmi les associations islamistes est en sécurité».

Pour une confrontation télévisée Fathi Laayouni-Jalel Brick

Un débat télévisé s’impose entre l’émir du Kram et le fils de la commune voisine de Carthage Hannibal, l’anti-islamiste viscéral Jalel Brick. Ils représentent chacun de son côté les deux visions antagonistes de la société qui se livrent depuis des années «une guerre civile froide», selon la formule du grand journaliste du ‘‘Monde’’ André Fontaine. D’ailleurs, le fils d’Ali et Zohra Brick appelle, depuis des années, à une confrontation télévisée avec ceux qui ne partagent pas ses opinions très libérales mais en vain, et dans le cas du Kram, ça serait une bonne idée car le neveu de Salah Brick est revenu récemment sur sa connaissance intime du Kram et surtout du quartier du Kram-ouest où habitait son oncle Salah, quartier jadis surnommé «Chicago», comme il l’a précisé.

Une confrontation télévisée entre l’émir du Kram et celui qui se présente comme un opposant en exil s’impose et elle ferait sensation. Avis aux chaînes télévisées en quête d’audience…

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