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Tunisie : Rached Ghannouchi diagnostique l’échec cuisant de Kaïs Saïed

Dans une déclaration à Al Jazeera Net, l’un des organes de propagande du mouvement islamiste mondial, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, s’est attaqué encore une fois au président de la république, Kaïs Saïed, qui, selon ses termes, est le symbole même de l’échec de l’expérience tunisienne.

«Le mot qui qualifie le mieux ses mesures est l’échec et l’échec cuisant», a-t-il insisté, comme si lui et son parti, qui ont dirigé la Tunisie au cours des dix dernières années, n’ont pas conduit notre pays à la banqueroute actuelle.

«Saïed a échoué parce qu’il n’a pas respecté la constitution sur la base de laquelle il a prêté serment. Il a échoué en ne tenant pas sa promesse de respecter ce qui est resté des articles de cette constitution (après le décret présidentiel n° 117 du 22 septembre 2021, Ndlr). Il n’a pas réussi à mettre fin à la crise économique et sociale dont souffre le peuple tunisien. Il a plutôt supprimé la loi votée par le parlement pour permettre à ceux qui ont été longtemps au chômage de faire valoir leur droit au travail», a aussi déclaré le chef islamiste, avec une arrogance et un sans gêne qui ne surprennent plus personne, comme s’il n’était pour rien, lui et son parti, dans cette débandade générale.

«Saied a également échoué à former un gouvernement capable de gérer les affaires du pays, et à présenter un budget qui garantisse un niveau minimum de sécurité économique et financière aux Tunisiens, et à lui épargner le spectacle des conflits entre les élites politiques du pays, pour parler lui-même aux Tunisiens, à partir du Palais de Carthage, en tenant, à chaque fois, un discours effrayant qui leur fait peur, les inquiète et ne leur donne aucun espoir dans l’avenir», a aussi déclaré Rached Ghannouchi.

Le bilan du président Saïed sur le plan extérieur, tel que dressé par le chef islamiste, est tout aussi négatif. «Il n’a pas réussi à présenter une image éclatante de la Tunisie à l’étranger, ce qui la fait souffrir d’un isolement international sans précédent dans son histoire et la rapproche avec une effrayante rapidité de la situation d’un État défaillant, un État incapable d’accomplir le minimum de ses devoirs, tels que payer les salaires dans les délais requis et fournir les produits de base dont chaque famille tunisienne a besoin au quotidien», a conclu le président d’Ennahdha qui voit dans cet échec annoncé de Kaïs Saïed une possibilité pour lui et son parti de reprendre l’initiative et de se replacer au cœur de la scène politique tunisienne dont ils ont été éjectés le 25 juillet dernier.

I. B.

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