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Le président de la Turquie, n’est pas habilité à donner des leçons de démocratie (ONG tunisiennes)

Les organisations non-gouvernementales tunisiennes, soussignées, dénoncent l’ingérence du président turc Recep Tayyib Erdogan, le 4 avril, dans les affaires intérieures de la Tunisie, et estiment, en fait, qu’il n’est nullement habilité à donner des leçons en matière de démocratie, surtout que la Turquie figure parmi les pays les plus impliqués dans la violation de l’indépendance du pouvoir judiciaire, de la liberté d’expression, et dans la violence faite aux journalistes et aux défenseurs des droits humains.

A ce propos, Amnesty International souligne dans son rapport annuel 2021, que le « mal profond », qui gangrène le secteur judiciaire en Turquie, « demeure sans soin ». D’autant plus que les opposants au régime turc, les journalistes, les défenseurs des droits humains « sont confrontés a des instructions, des poursuites judiciaires et des condamnations sans fondements ».

Les ONG, soussignées, rappellent que la Turquie d’Erdogan compte parmi les pays les plus impliqués dans la violation d la liberté de la presse, et l’emprisonnement de nombreux journalistes, selon des rapports de Reporters sans Frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Effectivement, le nombre de journalistes et de leurs collègues techniciens emprisonnés, pendant les six dernières années, dépasse 200 personnes, indique RSF.

D’autre part, les ONG soussignées condamnent la décision de l’Etat turc de remettre le dossier de l’affaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kashoggi aux autorités saoudiennes. Car elle est de nature à torpiller les initiatives et les efforts déployés, depuis plus de trois ans, en vue d’obtenir un procès équitable.

Le ministre turc de la justice Bekir Bozdag a déclaré, le 1 avril, qu’il donnera son accord au transfert du dossier de Jamal Kashoggi aux autorités saoudiennes, suite à la décision du procureur général de d‘Istanbul de clore le dossier de ce journaliste assassiné, le 2 octobre 2018, au siège du consulat saoudien à Istanbul.

Signataires : 27 ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme( LTDH), l’association tunisienne de la défense des libertés individuelles (ATLI) , Le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Association tunisienne pour la défense des droits de l’homme (ATDDH), Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), Coalition nationale tunisienne contre la peine de mort (CTCPM), Damj, Shams…

Communiqué

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