La France n’est pas prête à manifester pleinement sa solidarité avec le peuple ukrainien alors qu’il lutte vaillamment contre l’agression russe, en sacrifiant sa vie pour les valeurs européennes.
Par Volodymyr Kovalenko *
Malgré la politique hostile de Moscou à l’Ouest, beaucoup de politiciens français, y compris le président actuel Emmanuel Macron, hésitent sur la décision de refus de l’importation des ressources énergétiques de la Russie. Une telle position ambiguë permet aux États européens d’accéder aux ressources naturelles bon marché et de maintenir un niveau de vie élevé à leur population. Revers de la médaille, cette position a permis à la Russie d’accumuler du capital économique et de renforcer ses forces armées afin de mener une agression non provoquée contre le plus grand État européen, l’Ukraine souveraine.
La vie des Ukrainiens ne figure pas en tête des priorités françaises
Compte tenu des déclarations de personnalités politiques de la 5e République, la situation n’a pas beaucoup changé depuis le début du conflit russo-ukrainien. En outre, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen continue à travailler dans les meilleurs intérêts du régime de Poutine en dénonçant l’embargo des importations russes. Notamment lors de son discours devant les agriculteurs, Le Pen a juré de bloquer les sanctions européennes sur le pétrole et le gaz russes pour contenir des augmentations de prix d’énergie.
Aussi choquant que cela puisse paraître, la vie des Ukrainiens ne semble pas figurer en tête de liste des priorités de Mme Le Pen, alors que les Ukrainiens font face aux véritables horreurs de la guerre indirectement parrainées par la France. Même maintenant, elle est seulement préoccupée par la possibilité de terribles conséquences de l’embargo des ressources énergétiques russes pour les entreprises et les particuliers français.
Malheureusement, Le Pen n’est pas le seul politicien à défendre ces valeurs. Il est évident qu’en France des millions de personnes continuent à insister égoïstement sur la protection des intérêts nationaux plutôt que des intérêts européens, mais ce n’est pas vraiment l’idée pour laquelle cela vaut la peine de se battre, car cette position provoque une rupture entre les pays de l’Union européenne.
La France a encore une chance de sauver sa face
En outre, vaut-il la peine de garder une vie confortable pour la France et, en retour, de trahir les principes de liberté et de démocratie, qui sont maintenant manifestés par l’Ukraine elle-même?
La France a encore une chance de sauver sa face et de se ranger du bon côté de l’histoire. Tout d’abord, les Français doivent abandonner complètement les importations russes, peu importe si cela va abaisser le niveau de vie et les salaires dans le pays. Les Français devront sacrifier un peu de leur prospérité, de leur croissance économique et de leur progrès technologique afin de fournir une aide financière et militaire à l’Ukraine. L’objectif principal est de donner aux Ukrainiens l’occasion de résister et de se remettre du conflit, afin de rompre une fois pour toutes les liens traditionnels et séculaires avec la Russie et d’adhérer à l’UE. «L’art de vivre» est le luxe que vous ne pouvez pas vous permettre pendant que vos frères jurés se battent avec des armes et ont désespérément besoin de l’aide de la communauté internationale.
La France, comme l’un des membres les plus influents de l’UE, doit assumer l’essentiel de la responsabilité pour aider plus de 40 millions d’européens qui vivent en Ukraine, de Lviv à Donetsk, de Tchernobyl à la Crimée.
Plus tôt la France reconnaît son rôle historique et l’importance d’abandonner sa politique égoïste, qui est préconisée par des nationalistes comme Le Pen, plus grande est la chance de sauver l’unité de l’UE et de sortir vainqueur de cette crise de l’ancien ordre mondial.
* Journaliste indépendant.
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