La Tunisie prépare une stratégie nationale d’autosuffisance en céréales

Alors que les agriculteurs et leurs structures professionnelles réclamaient depuis plusieurs années des augmentations des prix d’achat des céréales à la production, le gouvernement tunisien a attendu la crise alimentaire provoquée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine, deux pays qui assurent 40% des exportations mondiales de céréales, pour satisfaire ces revendications. On imagine les pertes subies au fil des ans à cause de cette cécité.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Elyes Hamza, a déclaré que toutes les conditions nécessaires seront réunies pour sécuriser la récolte de céréales contre les incendies et autres risques.

S’exprimant lors d’une visite au gouvernorat du Kef, samedi 14 mai 2022, M. Hamza a ajouté que la récolte céréalière pour cette année sera d’environ 18 à 20 millions de quintaux, dont 12 millions de quintaux de blé dur.

Les prix des céréales ont été augmentés cette année en réponse aux revendications des producteurs et des structures professionnelles, a rappelé le ministre, soulignant qu’une stratégie nationale pour atteindre l’autosuffisance en céréales sera élaborée dans la période à venir et visera à assurer toutes les conditions de réussite. dans les prochaines saisons agricoles.

S’agissant de la période estivale, le ministre a indiqué que des efforts seront faits pour assurer un meilleur approvisionnement en eau de toutes les régions du pays, y compris les zones arides.

Reste à se demander pourquoi la Tunisie a-t-elle attendu la crise alimentaire provoquée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine, deux pays qui assurent 40 % des exportations mondiales de céréales, pour réfléchir à l’élaboration d’une «stratégie nationale pour atteindre l’autosuffisance en céréales», dont on attendra plusieurs années avant de voir ses premiers résultats.

Pourquoi, en effet, sachant que les augmentations des prix d’achat des céréales à la production, réclamées depuis plusieurs années par les agriculteurs et leurs structures professionnelles, ont dû attendre cette crise pour être partiellement satisfaites ?

N’est-ce pas là la preuve de l’incompétence des gouvernements qui se sont succédé dans le pays, au moins depuis 2011, et qui, au lieu d’aider les agriculteurs locaux, préféraient recourir à l’importation, qui représentaient, selon les années, entre 30 et 40% des besoins nationaux?

Et dire qu’on avait eu deux chefs de gouvernement agronomes de leur état, Habib Essid et Youssef Chahed, qui connaissent bien le secteur et qui auraient pu être plus attentifs aux doléances des agricultures ?

I. B.

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