Le potentiel de l’industrie des composants de l’énergie solaire électrique en Tunisie

Le Plan solaire tunisien (PST), élaboré depuis une vingtaine d’années avec l’objectif très ambitieux d’atteindre un taux de 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique tunisien en 2030, a pris beaucoup de retard. Puisqu’on est encore aujourd’hui à moins du dixième de ce taux, au moment où les prix de l’énergie flambent sur le marché international.

Or, selon une étude intitulée «Etat des lieux et perspectives de développement de l’industrie des composants de l’énergie solaire électrique en Tunisie», rendue publique, jeudi 26 mai 2022, à Tunis, la Tunisie dispose d’un grand potentiel de développement dans ce secteur. En effet, une politique d’intégration des composantes de l’énergie solaire électrique permettrait à notre pays de réaliser un chiffre d’affaires à l’exportation de 370 millions d’euros à l’horizon 2023, souligne ladite étude.

Création de plus de 17 000 emplois

Pour ce qui est du marché local, l’intégration de ces équipements permettrait à la Tunisie d’atteindre un chiffre d’affaires de près de 70 millions d’euros, révèle cette étude pilotée par le Centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime) et menée par les bureaux d’études ACC Tunisie et BSW (German Solar Association) entre 2019 et 2020.

Le développement de l’industrie des composantes électriques solaires pourrait contribuer à la création de plus de 17 000 emplois dont 9 000 pour le marché à l’export.

Intervenant lors d’une journée de présentation des résultats de cette étude sectorielle tenue au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Ali Chelbi, directeur d’ACC Tunisie, a souligné que l’étude a permis d’identifier un potentiel «assez important» d’intégration des composants solaires.

Selon lui, plus de la moitié des entreprises ont déjà intégré la fabrication des composantes d’énergie solaire photovoltaïque. Cependant, elles s’adressent seulement au marché domestique. Et d’ajouter que près du quart des entreprises ont une forte capacité d’intégration pour les composants solaires photovoltaïques.

Des opportunités à saisir

En somme, le potentiel d’intégration des composantes solaires électriques en Tunisie dépend aussi bien des capacités techniques des industriels et prestataires de services tunisiens que des opportunités offertes par le marché, souligne l’étude.

S’agissant des capacités techniques, il apparaît que plusieurs composantes et prestations de services faisant partie de la chaîne de valeur sont «tout à fait aptes» à être intégrés en Tunisie.

Pour ce qui est du marché, notamment, celui destiné aux centrales solaires, il requiert, selon Ali Chelbi, un appui et une stratégie de la part des pouvoirs publics.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de prévoir l’objectif d’intégration des composantes de l’énergie solaire dans le Plan solaire tunisien (PST), élaboré depuis une vingtaine d’années avec des objectifs très ambitieux d’atteindre un taux de 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique tunisien en 2030. On en est encore aujourd’hui à moins du dixième de ce taux. C’est dire le retard enregistré dans ce domaine, au moment où les prix de l’énergie flambent sur le marché international.

I. B. (avec Tap).

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.