Les échos du référendum sur le projet de constitution proposé par le président de la république Kaïs Saïed, qui se tient aujourd’hui, lundi 25 juillet 2022, sont plutôt négatifs dans les médias internationaux et notamment français. Jugeons-en…
Selon le chercheur spécialiste de la Tunisie, Michel Camau, interviewé par Le Monde du 24 juillet la nouvelle Constitution consacre une rupture avec l’esprit du «compromis tunisien»
Dans l’article intitulé «Tunisie : ‘‘Kaïs Saïed pose les jalons d’une orientation idéologique de type nationaliste arabe’’», le politologue considère le projet de nouvelle Constitution comme «la remise en cause» de «ce que pouvait représenter la tunisianité», à savoir un «compromis» entre «l’appartenance arabe mâtinée d’islam» et «un projet moderniste dans le sillage des Lumières». Bref, c’est la fin de ‘‘L’exception tunisienne’’, titre d’un ouvrage du chercheur.
Sous le titre ‘‘Tunisie : le pharaon de Carthage’’, Benoît Delmas écrit dans Le Point du 24 juillet qu’«en un an, Kaïs Saïed aura pulvérisé tous les contrepouvoirs, rédigé une Constitution, posé les murs porteurs d’une nouvelle autocratie. Seul.»
«Si la Constitution est votée, la Tunisie pourrait passer d’un autoritarisme démocratique à un autoritarisme policier», écrit un autre chercheur spécialiste de la Tunisie, Vincent Geisser dans Libération du 23 juillet.
Chargé de recherches au CNRS, Vincent Geisser est co-auteur avec Michel Camau du célèbre ouvrage ‘‘Le Syndrome autoritaire : Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali’’. Loin de démentir sa thèse sur ce «syndrome autoritaire» tunisien, le pouvoir personnel qui est en train d’être mis en place dans notre pays par Kaïs Saïed conforte largement ses analyses. Le syndrome autoritaire est-il en passe de devenir une fatalité… par la faute même des électeurs tunisiens ?
I. B.
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