Tunisie : l’Observatoire Chahed «profondément préoccupé» par les préparatifs des législatives

En plus des partis politiques, et des plus importants d’entre eux en termes de scores électoraux, les organisations de la société civile en Tunisie sont unanimes à exprimer des inquiétudes quand à la crédibilité des prochaines échéances électorales préparées à pas de charge et unilatéralement par le président de la république Kaïs Saïed, dans le cadre de l’état d’exception qu’il a proclamé le 25 juillet 2021.  

C’est ainsi que la présidente de l’Observatoire Chahed pour l’observation des élections, Oula Ben Nejma, s’est dit «profondément préoccupé par le déroulement des préparatifs des élections législatives anticipées au regard du processus référendaire et des diverses insuffisances qui y sont enregistrées», par allusion au référendum sur la nouvelle constitution organisé le 25 juillet dernier et qui a été marqué par une très forte abstention.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 7 septembre 2022 à Tunis, Mme Ben Nejma a souligné que «le décret-loi modifiant la loi électorale n’a pas été promulgué jusqu’à présent, alors que la date des élections législatives approche à grands pas», soit le 17 décembre prochain, sachant que l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) continue d’insister pour que cette loi soit promulguée avant le 18 septembre courant, date butoir réglementaire. Cependant, rien ne filtre à ce sujet de la présidence de la république où le processus politique, qui concerne douze millions de Tunisiens, est mené dans le secret le plus total.

«Le président de la république avait prévenu que ceux qui sont contre le référendum ne participeront pas à la rédaction du décret-loi (relatif à la nouvelle loi électorale, Ndlr)», a rappelé M. Ben Nejma, qui a formé l’espoir de voir le chef de l’Etat revenir sur sa décision avant l’organisation des élections, considérant que cette loi électorale doit être élaborée dans le cadre d’un processus participatif et dans le respect des normes internationales.

La présidente de l’Observatoire Chahed a également souligné la nécessité pour l’Isie d’interagir avec toutes les parties prenantes et de traiter plus fermement les violations électorales. Elle a recommandé, à ce propos, la réforme de l’Isie, du Tribunal administratif et de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).

I. B.

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