Kaïs Saïed appelle les Tunisiens à compter sur leurs propres capacités

Le président de la république appelle les Tunisiens à compter sur leurs propres capacités pour surmonter toutes leurs difficultés actuelles. Est-ce à dire qu’il commence à désespérer d’une hypothétique aide financière internationale qui aiderait notre pays à sortir de la crise ?

Par Imed Bahri

A l’occasion de la fête de l’arbre, célébrée en Tunisie le deuxième dimanche de novembre, le président Kaïs Saïed a planté un olivier au Djebel Boukornine, une montagne située à une vingtaine de kilomètres de Tunis qui a été le théâtre d’un vaste incendie qui a détruit plus de 500 hectares en juillet dernier.

«Le choix de cet endroit pour planter l’olivier n’est pas fortuit, c’est pour confirmer que la Tunisie restera verte et sera plus verte quoi que feront ceux qui ont provoqué délibérément les incendies», a-t-il souligné.

Le chef de l’Etat a aussi indiqué que «la Tunisie restera forte avec ses institutions» et qu’«il est temps de mettre fin aux atteintes à l’Etat et de compter sur ses propres capacités pour sortir de la situation actuelle dans laquelle ceux qui ont allumé les feux souhaitent y laisser la Tunisie».

Outre son recours au thème récurrent du complot contre l’Etat qu’il affectionne tant pour expliquer toutes les difficultés que confrontent aujourd’hui la Tunisie (déficits tous azimuts, pénuries de produits de première nécessité, hausse des prix, baisse du pouvoir d’achat, dégradation des services publics…) – il n’est jamais question chez lui de mauvaise gouvernance –, le président de la république appelle, cette fois, les Tunisiens à compter sur leurs propres capacités pour surmonter toutes ces difficultés.

Est-ce à dire qu’il commence à désespérer d’une hypothétique aide financière internationale qui permettrait au pays de relever les nombreux défis auxquels il fait face, notamment son grave endettement extérieur et son déficit financier qui continue de se creuser sur un fond de malaise social profond ?

Si c’est le cas, ces choses là doivent être dites plus clairement et plus directement, dans une adresse solennelle au peuple, pour mettre toutes les parties devant leurs responsabilités, annoncer la mobilisation générale et inviter chacun et chacune à faire les sacrifices nécessaires dans un processus de redressement national.

Il faut aussi que les pouvoirs publics soient en mesure d’identifier ces «capacités nationales» à mettre en œuvre et de les mettre en musique, dans une partition cohérente et harmonieuse, et, qui plus est, acceptable et acceptée de tous.    

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