Tunisie : Najla Bouden porte plainte contre Business News

Le journal électronique Business News a publié aujourd’hui, mardi 15 novembre 2022, une information alarmante : la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a fait traduire le journaliste Raouf Ben Hèdi, ainsi que le directeur du journal Nizar Bahloul, devant la criminelle, pour le compte de la cheffe du gouvernement Najla Bouden, à cause d’un article critiquant cette dernière. La liberté d’expression et de la presse sont plus que jamais menacées en Tunisie !

Même à l’ère des islamistes d’Ennahdha, cela n’a pas eu lieu : un journaliste fait l’objet d’une poursuite pénale pour avoir critiqué la cheffe du gouvernement, qui plus est à travers un article analytique totalement ordinaire, où ce sont principalement des faits qui ont été mis en avant.

Le journal est accusé de «diffamation, publication de fausses informations, allégations mensongères contre un fonctionnaire public et injures contre la cheffe du gouvernement», et la plainte précise que l’article a «des conséquences touchant la sûreté du pays et cherche à atteindre les institutions de l’État»… Des accusations d’une totale absurdité !

«L’instruction se déroule sans aucun incident, se limitant exclusivement aux faits. Les agents de la Criminelle ont fait preuve d’un professionnalisme exemplaire. Plus d’une heure après l’interrogatoire, l’agent de la Criminelle informe M. Bahloul qu’il doit consulter le parquet pour savoir s’il faut le libérer ou s’il y a un mandat de dépôt à son encontre. La réponse arrive à peu près une heure plus tard avec la décision de libération. Le représentant du parquet nous transmet, cependant, un message, signifiant son total respect de la liberté de la presse et des journalistes.», relate Business News.

Le journal évoque, par ailleurs, deux vices de forme évidents dans cette affaire :
– Le fait que la plainte ne soit pas déposée par la cheffe du gouvernement en personne ;
– Le fait que la plainte soit déposée sur la base du décret (généraliste) 54, alors qu’il y a un code spécifique à la presse (le décret 115).

C. B. Y.

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