La Tunisie profonde fait son cinéma à Sousse

L’association Ciné-Sud Patrimoine, animée par Mohamed Chellouf, persiste et signe en organisant, contre vents et marées, l’ambitieux festival dédié chaque année au cinéma tunisien avec des regards «africain et méditerranéen». La 7e édition 2022 se déroulera à Sousse (Tunisie), du 11 au 13 décembre 2022. (Haydee Tamzali dans le film Zohra de Samama Chikli)

Par Samir Gharbi

L’ouverture, le dimanche 11 décembre, aura lieu à 16h00 à l’Institut supérieur de musique de Sousse, avenue Abou Kacem Chebbi. Entrée gratuite, comme d’habitude.

Cette 7e édition est marquée sous le sceau du film Zohra, de Samama Chikli, sorti en Tunisie en 1922. Il a été restauré avec le soutien de la Cineteca di Bologna (Italie) et sera diffusé évidemment le 11 décembre, après la séance d’ouverture. Des films anciens de 2 à 3 minutes datant de 1905 et 1908 seront également projetés.

Un concert agrémentera l’après-midi avec la participation des étudiants de l’Institut supérieur de musique de Sousse.

Sur les pas de Samama Chikli

Pionnier du cinéma tunisien, Samama Chikli a également produit des films muets très brefs dont la diffusion plus de cent ans après sera émouvante pour les Tunisiens nostalgiques, notamment La pêche au Thon (Tunisie, 1906) ; Tirailleurs Tunisiens (Tunisie, 1911); et Le Bey se rend à la mosquée (1912).

La 2e journée, lundi 12 décembre, à partir de 10h, sera consacrée à un séminaire sur «Les débuts du cinéma en Tunisie», à la Faculté des lettres et sciences humaines de Sousse, avec les interventions Morgan Corriou (Les débuts du cinéma en Tunisie); Maya Ben Ayad (Le cinéma d’animation en Tunisie); Ines Ouertani (Les salles de cinéma sous le protectorat : étude architecturale); Tarak Mahdhaoui (Albert Samama Chikly (Etat de la recherche); et Faten Bouchrara (Haydee Samama Tamzali, première actrice et scénariste de Tunisie).

L’après-midi (14h30), toujours à la Faculté, permettra de rendre un hommage à Frantz Fanon à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, avec la projection du film Sur les Traces de Frantz Fanon réalisé par Mehdi Lallaoui (2022).

Plus tard, à 17h, au Complexe culturel de Sousse, deux expositions seront inaugurées: l’une sur le Centenaire du cinéma tunisien et l’autre sur «Rossellini, Hergla et le cinéma».

Comme c’est le cinéma qui est en fête, deux films seront projetés : Sur les Traces de Baal de Abdellatif Ben Ammar, 20 min (1971), et Viva la Muerte de Fernando Arrabal, 89 min (1971) en avant-première tunisienne de la version restaurée.

Le partage du patrimoine commun

Mardi 13 décembre, 10h00, retour à l’auditorium de l’Institut supérieur de musique de Sousse, avenue Aboulkacem Chebbi, pour un atelier sur la préservation et le partage du patrimoine commun (photos et cinéma) et une séance de formationsous la direction de Cecilia Cenciarelli, Mariann lewinsky et Elena Correra (Cineteca di Bologna, Italie).

La soirée de clôture se déroulera à 17h, également à l’auditorium, pour un ciné-concert : projection du film Nanook Of The North (Nanook l’Esquimau) de Robert J. Flaherty (1922) et accompagnement musical de Francesca Badalini, Jean-Luc Plouvier et des étudiants de l’Institut supérieur de musique de Sousse.

Un programme éclectique où les cinéphiles et les mélomanes trouveront beaucoup d’intérêt avec en toile de fond cette nostalgie que les débuts du cinéma suscitent chez les spectateurs.   

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