Le bénévolat médical est-il interdit à Gabès ?

La question posée dans le titre est d’autant plus légitime que le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Gabès s’oppose de manière active et assumée au bénévolat d’un orthopédiste venant de Tunis qui a toujours participé, depuis 1998, aux caravanes de santé.

Par Taieb Nouri

Le volontariat pour les soins de santé existe de tout temps et à travers le monde. Un exemple international est celui des Médecins sans frontières. Ces traditions ne sont pas étrangères à la Tunisie, comme le montre l’exemple historique d’Aziza Othmana, et elles sont encore vivantes aujourd’hui dans notre pays.

Jusqu’en 2011, l’Etat fournissait même le transport aérien aux médecins spécialistes qui se portaient volontaires pour donner des soins gratuits. Malheureusement les choses semblent avoir changé depuis.

De nos jours, le Conseil régional de l’Ordre des médecins de Gabès s’oppose au bénévolat d’un orthopédiste venant de Tunis, en l’occurrence Dr Habib Nouri, ancien assistant à la Faculté de Médecine de Tunis, spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologique, chirurgie des tumeurs osseuses et d’arthroscopie du genou, chirurgie de rachis  et d’arthroplastie de la hanche et du genou.

Ce dernier, qui se fait un devoir et une obligation de participer à la caravane de santé depuis 1998, avec l’accord du ministère de tutelle et du Conseil de l’Ordre des médecins de Tunis, a continué à consacrer une journée par mois de soins gratuits à sa ville natale Gabès. Et à ses frais.

Récemment, cependant, le Conseil régional de l’Ordre de Gabès a commencé par demander à l’orthopédiste de Tunis de faire une déclaration sur l’honneur qu’il ne viendrait plus à Gabès faire du bénévolat. Il a procédé ensuite à l’envoi d’un huissier notaire au dispensaire de Ghannouch et à l’hôpital militaire de Gabès, leur demandant de ne plus autoriser Dr Nouri à offrir ses soins volontaires.

Pis encore : le Conseil s’acharne actuellement à collecter des signatures de confrères pour une nouvelle action interdisant le bénévolat, même une fois par mois, qui semble gêner un orthopédiste privé de la ville.

* Retraité du Groupe chimique tunisien, Gabès.

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