Selon une récente étude internationale, la part des activités informelles (incluant le secteur agricole) dans le PIB en Tunisie se situe aux alentours de 35,2% et représente 26,8% de la population active occupée en 2020 : un mal chronique dont l’économie a toujours du mal à se remettre.
Les difficultés économiques et sociales que traverse la Tunisie depuis plus d’une décennie, aggravées par la pandémie de la Covid-19 et plus récemment la guerre en Ukraine, a mis l’économie informelle au cœur du débat public. Les efforts des gouvernements qui se sont succédé depuis 2011 pour venir à bout de ces difficultés socioéconomiques et de la crise des finances publiques se sont heurtés, entre autres, à l’avancée contracyclique de ce fléau.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont présenté, le 22 décembre 2022, à Tunis, les résultats d’une étude intitulée ‘‘L’économie informelle en Tunisie: définitions, analyse exploratoire et esquisse d’une stratégie intégrée’’, qui focalise sur l’étendue de l’économie informelle en Tunisie, tout en identifiant les facteurs qui sous-tendent les comportements informels.
Cette étude a pour objectif d’éclairer les décideurs publics en apportant une estimation du poids de l’informalité dans l’économie, et en termes de potentiel fiscal et de contributions sociales manquées. Elle offre également des pistes de recommandations et un plan d’action pour accompagner la formalisation de l’économie.
L’étude montre que la part du secteur informel non agricole dans le PIB non agricole est de 28,5% en 2020. Ce taux se situe à un niveau plus élevé lorsqu’il s’agit de toutes les activités informelles incluant le secteur agricole avec une part du secteur informel dans le PIB aux alentours de 35,2% en 2020.
Par ailleurs, l’emploi informel a représenté 26,8% de la population active occupée en 2020, soit plus de 910 000 emplois contournant le paiement des contributions légales aux caisses de sécurité sociale, contre 26,1% en 2019. Ces taux se situent à des niveaux plus élevés lorsqu’il s’agit de toutes les activités informelles incluant le secteur agricole avec une part du secteur informel dans le PIB qui s’établit aux alentours de 35,2% en 2020 contre 36,4% en 2017.
Par ailleurs, l’emploi informel a représenté 26,8% de la population active occupée en 2020, soit plus de 910 000 emplois contournant le paiement des contributions légales aux caisses de sécurité sociale, contre 26,1% en 2019.
L’accélération de la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle est cruciale pour consolider la résilience des populations face aux chocs économiques et contribuer à réduire les inégalités et la précarité. La transition vers l’économie formelle permettrait également de mobiliser des ressources fiscales et des cotisations sociales additionnelles relativement considérables, susceptibles d’atténuer les pressions sur les finances publiques et les équilibres financiers des caisses de sécurité sociale.
Le problème de la Tunisie c’est que toutes les mesures prises par les autorités pour lutter contre ce fléau sont restées jusque-là sans effet, ce dont témoigne l’aggravation du phénomène d’une année à l’autre, alors que certains services de l’Etat censés lutter contre l’économie informelle y sont impliqués eux aussi, comme la douane et la police. Ce qui fait de la lutte contre la contrebande un simple slogan politique sans contenu concret.
I. B.
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