Rencontre à Paris sur le «Jeudi noir» en Tunisie

Des associations tunisiennes de l’émigration célèbrent, le jeudi 26 janvier 2023, à la Bourse du travail à Paris, France, l’anniversaire de triste mémoire des événements du 26 janvier 1978 sous le titre «Il y a 45 ans, la grève générale et le Jeudi noire» ou encore : «Connaître le passé éclaire le présent pour mieux penser l’avenir».

Le  jeudi 26 janvier 1978 restera une date marquante de l’histoire du mouvement syndical mais aussi de la Tunisie. Cette date fut un moment de la lutte syndicale et populaire la plus dure de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sous la direction du leader syndical et national Habib Achour.

La grève générale décrétée pour la première fois par la centrale syndicale dans la Tunisie indépendante a conduit à un soulèvement populaire violemment réprimé par la police et l’armée. On dénombra alors entre 46 victimes (bilan officiel) et plus de 200 morts selon des sources indépendantes. Les blessés se comptent par centaines.

Mémoire syndicale et mémoire nationale

Aujourd’hui, 45 ans après, le travail et le devoir de mémoire demeurent indispensables. Chaque fois que l’on commémore cette date marquante du combat syndical, l’UGTT ne cesse d’exiger que toute la lumière soit faite sur ce «Jeudi noir» afin de rendre justice aux victimes de la répression. Elle ne cesse également de réclamer la restitution de ses archives saisies par les autorités de l’époque et appelle tous les militant(e)s qui détiennent une partie de ses archives à les lui confier afin de sauvegarder une mémoire et une histoire syndicale plus que centenaire laquelle est indissociable de la mémoire nationale.

L’organisation syndicale poursuit aujourd’hui son combat pour la justice sociale, pour l’égalité, pour les libertés chèrement acquises après la révolution du 17 décembre – 14 janvier, pour le respect de l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs.

Les résultats des législatives de décembre 2022 viennent une fois de plus confirmer l’échec du pouvoir personnel et de la non transparence dans la gouvernance du pays. 

C’est pour que vive la lutte syndicale, la solidarité avec l’UGTT et mobilisation contre l’autoritarisme et le pouvoir personnel que les associations de l’immigration (FTCR, ADTF, CRLDHT, UTIT, ATF, REMCC, Collectif 3C…) organise cette journée de commémoration, avec le soutien des organisations syndicales françaises (CGT, CFDT, FO, Solidaires…) Au programme de la journée, des témoignages du 26 janvier 1978 (Fathi Tlili, Abdallah Euchi, Joubrane Bouraoui, Abdelmajid Sahraoui…) et des interventions de spécialistes (Mourad Allal, Hela Youssfi, Vincent Geisser…)

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