Skander Sellami, président de l’Association tunisienne pour la gouvernance fiscale (ATGF), décortique, dans un entretien avec le journal La Presse de Tunisie, avec un mélange d’optimisme et de prudence le Plan de Développement 2023-2025 (PD 2023-25) dans ses composantes économique et sociale.
L’expert ne tarit pas d’éloges sur la vision stratégique cohérente du nouveau modèle de développement de la Tunisie, qui permettra selon lui de «dissiper le flou» et «rassurer les investisseurs et les partenaires économiques du pays», grâce à ses objectifs clairs et bien définis.
Les fondements du PD 2023-25 reposent selon Sellami, sur une politique économique moderne et innovante, pour un développement durable et inclusif.
Vu le rôle essentiel du secteur privé dans la création de la richesse, le PD 2023-25 lui a donné une grande importance en le considérant comme partenaire principal de l’Etat, en l’invitant à jouer un rôle responsable dans la réalisation d’un développement durable, et en accordant une grande importance au partenariat public-privé.
L’Etat a, par ailleurs, un rôle social à jouer. Pour réussir le PD 2023-25, il doit poursuivre la mise en place des structures et des institutions nécessaires à la décentralisation; lever les blocages de la bureaucratie et changer le mode de travail archaïque de l’administration; faciliter l’accès au financement et aux moyens de production, en mettant en place une infrastructure juridique et institutionnelle adéquate; mobiliser les compétences tunisiennes à l’étranger, et le développement des compétences locales, notamment dans les services.
Concernant les régions, le PD 2023-25 est plus convaincant, estime l’expert, car il va vers la décentralisation, en donnant aux régions la possibilité de fixer leurs propres objectifs selon leurs priorités.
Les 3 priorités de la Tunisie sont l’environnement, vu la spirale des complications qu’il continue à générer sur le plan sanitaire, social et politique; l’énergie dont le déficit dans un contexte mondial instable menace les équilibres budgétaires du pays et affecte la compétitivité de l’économie nationale, d’où le choix des énergies renouvelables; et l’agriculture, qui est un élément clé dans la sécurité alimentaire.
Les 5 conditions pour un décollage économique à la fin de 2023 consistent à restructurer l’administration, principal obstacle avant toute initiative de modernisation et de décentralisation; à réussir la décentralisation; à améliorer le climat des affaires; réaliser des actions concrètes; réduire le fardeau des obligations lourdes et coûteuses imposées aux très petites entreprises.
A. M.
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