Tunisie : le FSN dénonce des «procès politiques»

Le président du Front de salut national (FSN) Ahmed Nejib Chebbi a annoncé la constitution d’un réseau de défense des hommes politiques, avocats et syndicalistes arrêtés au cours des deux dernières semaines et poursuivis pour complot contre la sûreté de l’Etat qu’il a qualifiés de «détenus politiques».

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse sur «la campagne d’arrestations politiques et la résurgence de la crise dans le pays» organisée par le Front lundi 27 février 2023.

Chebbi a déclaré qu’une équipe de défense lancerait une campagne médiatique «pour sensibiliser le public au pays et à l’étranger sur les arrestations et la situation des détenus». «Le Front établira également des contacts avec des organisations internationales de défense des droits de l’homme pour exiger leur libération», a-t-il ajouté.

Chebbi a rappelé qu’une dizaine d’hommes politiques font actuellement l’objet de mandats de dépôt et que plusieurs avocats ont été déférés devant le juge d’instruction.

«Toutes ces arrestations et poursuites judiciaires visent à détourner l’attention des différents problèmes économiques et sociaux auxquels sont confrontés les Tunisiens», a déclaré Nejib Chebbi.

Le président du FSN a également rappelé le prochain rassemblement prévu le 5 mars à Tunis, où les participants exigeront «la libération de tous les prisonniers politiques sans exception».

L’avocate Dalila Msaddek a, pour sa part, critiqué le manque de preuves justifiant l’arrestation d’individus accusés de complot contre la sûreté de l’État. Elle a souligné que les seules preuves présentées étaient des transcriptions de conversations WhatsApp entre les accusés. Msaddek a critiqué la mobilisation de la chambre judiciaire antiterroriste et de la chambre judiciaire financière, ainsi que du président de la république, pour procéder à ces arrestations, et a condamné la tromperie de l’opinion publique.

D’après Tap.

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