Tunisie : des voix dissidentes se font entendre au sein de l’UGTT

Un groupe de syndicalistes a publié, dimanche 12 mars 2023, un communiqué où il conteste le choix de Kerkennah, terre natale de Farhat Hached, fondateur de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour la tenue de la réunion de la commission administrative de la centrale syndicale «en cette conjoncture dangereuse que traverse la nation», selon ses termes.  

Les syndicalistes, originaires de l’archipel de Kerkennah, dont Habib Larguech, Fathi Hadhri, Abdelhamid Fehri et Laroussi Hanana, estiment que la tenue aujourd’hui, lundi 13 mars, à Kerkennah, de la commission administrative de l’UGTT est «une tentative désespérée pour chercher une couverture» pour ce qu’ils ont qualifié de «graves errements et d’aventurisme mal calculé visant à dépouiller l’organisation de sa vocation militante pour satisfaire les ambitions et les positions d’un groupe faisant fi des revendications des travailleurs et de leurs problèmes réels».

«La symbolique de Hached et de sa ligne militante ne sont pas un fonds de commerce à vendre ni un capital à faire fructifier à la bourse de l’aventurisme au mépris de l’avenir de l’organisation», souligne le communiqué, dont les auteurs pointent clairement la ligne actuelle du secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, qui a choisi de ne pas cautionner la dérive autoritaire du président de la république Kaïs Saïed, parce que ce dernier, dit-il, rejette tout dialogue avec aucune partie sur l’avenir du pays.

Les dissidents, qui restent pour le moment assez minoritaires, expriment une tendance au sein de l’organisation qui soutient le projet politique de Kaïs Saïed. Ils cherchent aussi à se positionner au sein de l’organisation en perspective d’un hypothétique changement de sa direction, élue en 2022.

I. B.

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