Quand Giorgia Meloni plaide le dossier de la Tunisie

L’activisme politique de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni en faveur de la Tunisie a une évidente motivation : le sort de la crise migratoire à laquelle son pays continue de faire face en dépend.

Par Imed Bahri

En attendant sa prochaine visite en Tunisie, prévue en avril prochain, Meloni aimerait parler de la «question tunisienne» à Joe Biden. Elle a déjà soulevé la question avec les présidents de l’Algérie, des Émirats arabes unis et d’Israël, ainsi qu’avec l’émir du Qatar. Il y a eu aussi des instructions données en ce sens aux ambassades italiennes, à Washington et ailleurs, et des dépêches envoyées aux représentants de l’Italie au sein du Fonds monétaire international (FMI).

Les quelque 2 milliards à prêter à la Tunisie deviennent une obsession pour Giorgia Meloni. Car elle sait que c’est à partir de là que l’exode africain vers les côtes siciliennes pourrait éventuellement être stoppé ou, à défaut, ralenti. Et peut-être parce qu’après avoir revendiqué avec une audace patriotique les prétendus succès sur l’immigration lors du dernier Conseil européen, la Première ministre prépare le prochain, celui du 24 mars, avec l’inquiétude de ceux qui savent qu’il n’y aura pas de tournant sur ce front, d’autant que les flux des migrants sur les plages italiennes se sont accrus depuis le début du mois.

En Italie, la frustration du public face au flux continu de migrants, combinée aux séquelles économiques de la crise de la zone euro, a permis aux Frères d’Italie d’extrême droite de devenir le parti dominant de l’actuelle coalition gouvernementale du Premier ministre Giorgia Meloni.

Dans le cadre du système frontalier collectif de l’Union européenne (UE), Rome a également façonné des initiatives européennes plus larges pour patrouiller les frontières méditerranéennes de l’Union. Maintenant, après avoir promis d’«arrêter les bateaux», Meloni est confrontée aux mêmes dilemmes stratégiques que tous les Premiers ministres italiens avant elle ont affrontés en essayant de faire correspondre une rhétorique dure sur la sécurité des frontières avec des résultats politiques durables. Plus facile à dire qu’à faire…

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